PARIS – «Le monde entier parle du Québec», s’est vanté le premier ministre Philippe Couillard, mercredi, au terme de sa mission à la COP21, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Paris.
Selon lui, le Québec n’a «jamais été aussi influent» dans une conférence internationale qu’à la COP21.
Il en tient pour preuve les rencontres politiques et les hommages qui se sont succédé au cours des derniers jours, que ce soit les éloges du prix Nobel et ancien vice-président américain, Al Gore, la rencontre du ministre David Heurtel avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ou encore les entretiens avec le président et le premier ministre français, François Hollande et Manuel Valls.
Juste avant sa conférence de presse qui faisait le bilan de son séjour, M. Couillard a rencontré la gestionnaire du Fonds d’environnement global de la COP21, qui lui aurait dit que l’action du Québec avait un «effet de catalyseur absolument extraordinaire».
«Il est clair que le Québec est reconnu comme un joueur de très haut niveau, de calibre mondial», a renchéri le premier ministre, qui n’était pas à court de termes élogieux sur les résultats de cette mission, en livrant son bilan dans l’enceinte d’un des pavillons du sommet international, au Bourget.
Encore mercredi matin, à un atelier qui regroupait plusieurs premiers ministres de provinces et territoires, la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, a félicité M. Couillard pour avoir mobilisé tous les secteurs afin d’atteindre les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2050.
«C’est une réussite tellement impressionnante», a-t-elle dit, en le louangeant pour le sommet organisé à Québec avec les autres provinces sur le thème de l’environnement, mais aussi pour avoir fondé la première Bourse du carbone avec la Californie.
Dans ce même atelier, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, a salué le travail de Philippe Couillard, qui s’est tenu debout, tandis que le fédéral, sous l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper, «manquait de leadership» en matière de lutte contre les changements climatiques.
Sur la même lancée, M. Couillard a rappelé que les provinces ont rempli «le vide relatif» laissé par l’ancien gouvernement Harper, indifférent à l’égard des enjeux environnementaux.
Le Québec revendique d’ailleurs la reconnaissance du rôle des États fédérés dans la mise en oeuvre des traités sur la lutte contre les changements climatiques, comme celui qui se négocie actuellement à Paris.
Il n’est pas certain toutefois que cette reconnaissance se concrétise dans la version finale du texte, même si le Canada la soutient, puisque certains pays s’y opposent.
Néanmoins, M. Couillard affirme qu’il ne repart pas les mains vides de sa mission de cinq jours à Paris.
«Ce que je rapporte au Québec, c’est la fierté d’être Québécois que j’ai ressentie ici, quand je me fais dire par tout le monde, les chefs d’État, le secrétaire général des Nations unies, par l’OCDE, (…) à quel point notre action est importante et déterminante. Moi, je suis fier du Québec.»
Le Québec est membre du Climate Group et le premier ministre du Québec copréside l’Alliance des États fédérés et des régions.
Il copréside l’International Carbon Action Partnership (ICAP) et agit comme partenaire technique de la Banque mondiale dans le cadre du Partnership for Market Readiness (PMR).
Il siège également au comité directeur du Réseau des gouvernements régionaux pour un développement durable (Network of Regional Governments for Sustainable Development ou NRG4SD).
Il a adhéré à la Coalition pour le leadership en matière de tarification du carbone (Carbon Pricing Leadership Coalition) de la Banque mondiale et s’est joint à l’initiative RegionsAdapt sur l’adaptation aux changements climatiques. Il a souscrit à la déclaration Putting a Price on Carbon de la Banque mondiale.
Enfin, il collabore à l’International Emissions Trading Association (IETA).