MONTRÉAL – Le Québec comptait, le 31 décembre dernier, 268 médecins actifs de plus qu’à pareille date en 2014.
Plus précisément, 19 808 médecins étaient actifs et exerçaient leur profession au Québec, indique lundi le Collège des médecins du Québec.
«Le nombre est en croissance constante depuis 1996. Plus ça va, plus ça s’accélère en termes de croissance», a souligné au cours d’une entrevue le président-directeur général du Collège des médecins, le docteur Charles Bernard.
Les médecins de famille restent toutefois moins nombreux que les médecins spécialistes, soit 47,4 pour cent par rapport à 50,9 pour cent — les autres ont un «permis à usage défini» comme un permis restrictif.
Il reste qu’on est encore loin de la proportion souhaitée par les autorités de la santé, soit 60 pour cent de médecins généralistes et 40 pour cent de spécialistes.
«Il y a de plus en plus de médecins, mais ils ne choisissent pas nécessairement la médecine de famille en grand nombre», concède le docteur Bernard.
«Il va falloir trouver des incitatifs ou des mesures» pour attirer les candidats vers la médecine familiale, a souligné le docteur Bernard. C’est difficile d’imposer des choix à des gens, malgré qu’il y ait des contraintes maintenant dans les programmes de résidence.»
Femmes et régions
La profession de médecin continue de devenir de plus en plus féminine.
Chez les médecins inscrits au Collège et qui sont actifs, on compte 47,8 pour cent de femmes et 52,2 pour cent d’hommes. La moyenne d’âge atteint 50,1 ans.
Chez les étudiants en médecine, on compte 62,2 pour cent de femmes et 37,8 pour cent d’hommes.
Le docteur Bernard prévoit que dès l’an prochain, le Québec pourrait atteindre la proportion moitié-moitié hommes-femmes.
La répartition régionale réserve aussi quelques surprises. La Montérégie, par exemple, accueille 58 médecins supplémentaires (des 268 au total), les Laurentides 51, Québec 31, Laval 28 et Lanaudière 24.
Et, à l’opposé, la région de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine a perdu deux médecins et l’Abitibi-Témiscamingue un. La Côte-Nord n’en a qu’un de plus et Montréal ainsi que le Centre-du-Québec n’en ont que deux de plus chacun.
Le gouvernement a maintenant son mot à dire sur le lieu d’établissement des médecins. «Oui, effectivement. Il y a des postes et quand les postes dans une région sont tous comblés, bien là les jeunes ne peuvent plus aller là. Ils doivent aller là où il y a des postes. Mais il y avait tellement de postes à combler ailleurs que là, les gens choisissent d’abord les régions disons moins périphériques», explique le docteur Bernard.
«Les prochains défis à relever, c’est plus la répartition territoriale des médecins et, surtout, l’organisation des soins pour que ça soit accessible. C’est là le défi, parce qu’on peut bien ajouter des centaines de médecins de plus, je ne pense pas qu’on va résoudre le problème juste en ajoutant des médecins. Il y a une question d’organisation» aussi, plaide le docteur Bernard.
Pour ce qui est du diplôme, le Collège des médecins précise que 85 pour cent des 19 808 médecins inscrits et actifs ont obtenu leur diplôme en médecine au Québec, 4 pour cent l’ont obtenu dans une autre province canadienne, 0,5 pour cent l’ont obtenu aux États-Unis et 10,5 pour cent l’ont obtenu à l’extérieur du Canada et des États-Unis.