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«Le monde aimera pas ça…»

J’ai longtemps travaillé dans le milieu de la télé et je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai entendu le verdict implacable et sans appel : «Ça, le monde aimera pas ça!» Ne me demandez pas quels sont les critères qui justifient ce jugement fatal, je n’en ai pas la moindre idée.

C’est, comme qui dirait, une règle non écrite nulle part mais qui en gros, représenterait l’aboutissement d’une juste réflexion. Ah bon… Devant l’impossibilité virtuelle de connaître précisément la composition de ce fameux monde et, surtout, de ce qu’il est supposé aimer ou rejeter, je me suis toujours questionné sur la justesse du procédé.

Ça fait un bout que la télé généraliste organise ses propres funérailles par excès de conservatisme. Rien qu’à voir ce qui pogne maintenant au petit écran, ce sont des idées du champ gauche qui sont présentées sur des réseaux alternatifs. Constat obligé : le monde – celui de qui on croyait pourtant tout savoir –  est capable d’en prendre et même, d’en redemander. Quitte à changer de poste en allant vers le plus pointu.

Ce qui ne veut pas dire qu’une fois de temps en temps, la télé traditionnelle n’ose pas risquer. Ça arrive généralement par accident. Pour vous donner une idée, La Petite Vie et Les Bougons – des succès incontestables – avaient toutes deux été refusées dans un premier temps. J’imagine qu’on avait présumé que le monde allait pas aimer ça…

Ça m’amène à partager avec vous tout le bonheur que j’ai à regarder l’émission Virtuose avec Gregory Charles et Marc Hervieux, présentée le vendredi soir à la télé de Radio-Canada. Les jeunes artistes sont bons, beaux et absolument attachants. Et ils jouent – attachez vos tuques – de la musique c-l-a-s-s-i-q-u-e, une éternelle mise en marge dans les programmations que l’on a toujours eu tendance à plaquer dans le mouroir du dimanche après-midi. Ce coup-ci, Radio-Canada a osé. Bravo.

Je vous le dis : le monde est capable d’en prendre. Suffit de leur en offrir…

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Dans la catégorie «tout ça pour ça?» : l’émission Enquête sur PKP. Certes, il a été démontré que PKP pouvait être un boss assez rock and roll et qu’il s’attendait à une obéissance infinie de la part de ses employés. Sauf que ça, on le savait déjà.

Vint ensuite la question des paradis fiscaux de Québecor. Avec le battage qui avait précédé la diffusion de l’émission, on était en droit de s’attendre à une démonstration béton, à des clous enfoncés jusqu’à la planche. Désolé mais, sur cet aspect, le dossier a été loupé.

Nul doute qu’on a trimé dur pour aller chercher des infos. Malheureusement, au final, le résultat ne justifiait pas tant d’attentes. Vraiment pas…

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Petit rappel annuel à nos ami-e-s des médias : dans vos sempiternelles chroniques sur les pubs américaines que l’on ne verra même pas au Super Bowl de dimanche prochain, n’oubliez pas ce mince détail, ça se prononce Super BOWL, pas Super BALL! Simple comme la
différence entre PÔLE et PÂLE. Compris?

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