VANCOUVER — Quand le système laisse tomber une victime d’agression sexuelle, cet abandon aggrave encore plus le traumatisme lié à l’attaque, selon une experte américaine qui se prépare à présenter une conférence à Vancouver.
Jennifer Freyd, qui enseigne la psychologie en Oregon, s’exprimera sur le sujet de la “trahison institutionnelle” à l’occasion d’un congrès de deux jours devant avoir lieu à l’Université de la Colombie-Britannique à compter de lundi.
Ce sont des professeurs qui ont choisi d’organiser l’événement après avoir constaté que la direction de l’institution avait mis 18 mois à réagir à de nombreuses allégations visant un étudiant au doctorat.
Mme Freyd a soutenu que les universités devraient être des environnements sûrs.
Elle a mentionné qu’aux États-Unis, “ces établissements sont dépeints publiquement comme étant des endroits où l’on se sent protégé et surveillé”.
Or, d’après cette spécialiste, lorsque ce n’est pas réellement le cas, les victimes sont plongées dans un grand désarroi.
Plusieurs étudiants et diplômés de l’Université de la Colombie-Britannique avaient tenu une conférence de presse, en novembre, parce qu’ils estimaient que la direction de l’établissement mettait beaucoup trop de temps à traiter les plaintes logées contre un étudiant du troisième cycle.
Par la suite, la présidente par intérim de l’institution, Martha Piper, avait présenté des excuses et elle avait promis l’élaboration d’une politique indépendante en lien avec les agressions sexuelles.
Pour l’instant, l’Université de la Colombie-Britannique dispose d’une politique générale englobant les divers cas de harcèlement et de discrimination.
La professeure de philosophie Carrie Ichikawa Jenkins espère que les choses pourront changer dans la foulée de la conférence.
“Le but ultime (de l’événement) est d’en venir à avoir une politique efficace et fonctionnelle en lien avec les agressions sexuelles à l’Université de la Colombie-Britannique”, a-t-elle dit.
Jennifer Freyd a souligné que différents mécanismes peuvent être efficaces pour protéger les victimes.
À son avis, il faut, par exemple, que les responsables institutionnels réagissent lorsqu’ils reçoivent des plaintes, qu’ils offrent de l’éducation par rapport aux dommages associés aux agressions, qu’ils encouragent les dénonciations et surtout qu’ils fassent preuve de transparence.