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Québec financera 50 super-cliniques d’ici 2018 pour désengorger les urgences

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé lundi que Québec financerait dès le 28 avril la création de super-cliniques, dans l’objectif qu’une cinquantaine soient ouvertes d’ici la fin de 2018.

Ces super-cliniques seront à mi-chemin du groupe de médecine familiale (GMF) et de l’urgence hospitalière. Pour être accréditées, elles devront, entre autres, offrir un minimum prédéfini de consultations annuelles, notamment sans-rendez-vous à des personnes sans médecin de famille, être ouvertes 12 heures par jour, 365 jours par année, et offrir gratuitement des services de prélèvement, de radiographie et d’échographie.

M. Barrette attend maintenant les propositions de médecins qui souhaitent que leur GMF devienne une super-clinique. «Il y a beaucoup d’intéressés, a assuré M. Barrette. Ce sera premier arrivé, premier servi.»

Le gouvernement les choisira selon des critères géographiques et de densité de population. Par exemple, il vise la mise en place de six super-cliniques réparties dans six régions de Laval. Jusqu’à 35 pourraient voir le jour à Montréal. «Il n’y aura pas deux super-cliniques l’une en face de l’autre», a imagé M. Barrette.

«Deux millions de personnes qui se présentent à l’urgence à chaque année pourraient être traités ailleurs. Si ces deux millions-là vont dans les super-cliniques, le ministre va être un héros.» – Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des malades

Les cliniques élues recevront 60 000$ pour leur installation, d’un même qu’un montant annuel – variant de 82 867$ à 232 966$ – pour soutenir leurs opérations et leur administration. Selon leur grosseur, elles obtiendront aussi le soutien de 6 à 12 infirmières à temps plein payées par le réseau public.

Québec a prévu une enveloppe de 17,3 M$ à cet effet pour 2016-2017, période au cours de laquelle l’ouverture de 32 cliniques est projetée. «Mais si les demandes vont au-delà, le financement sera au rendez-vous», a affirmé le ministre.

Un objectif difficile à atteindre, croit la FMOQ

Il sera difficile de convaincre 50 groupes de médecine familiale de devenir des super-cliniques telles que souhaitées par le ministre de la Santé Gaétan Barrette, selon la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Les horaires imposés par le programme annoncé lundi rebuteraient plusieurs médecins.

«On a souvent exprimé au ministre nos réticences sur l’obligation d’ouvrir 12 heures les fins de semaine. Il a tout de même choisi d’aller vers ça, a soulevé le Dr Louis Godin, directeur général de la FMOQ. Selon nous, huit heures sont suffisantes.»

Pour la FMOQ, c’est le seul point négatif du programme. Elle a par le passé sondé la population et en est venu à la conclusion que les citoyens ne veulent pas consulter les cliniques après 16h le samedi et le dimanche.

«Ce n’est pas là que les médecins de famille devraient travailler les soirs de fins de semaine, mais plutôt dans les urgences», a estimé M. Godin. La possibilité de faire migrer des gens qui sont à 76h vers 84h lorsqu’ils ne sont pas capables d’identifier un besoin de la population, ça va demeurer très difficile. Plusieurs vont probablement se contenter de rester un groupe de médecine familiale.»

Manque d’écoute

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a mal accueilli l’annonce de la création de super-cliniques, déplorant le manque d’écoute et de consultation du ministre Barrette. «Il concentre encore plus de pouvoir dans les mains des médecins et affaiblit encore davantage les CLSC alors que ceux-ci voient actuellement leurs ressources professionnelles transférées vers les groupes de médecine de famille (GMF), toujours sans débat public», a indiqué la CSN par voie de communiqué.

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