Un dangereux parasite répandu dans de nombreux pays tropicaux se propage dans les communautés de l’extrême nord du Québec, révèle une récente étude du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).
Au cours des dernières années, le Cryptosporidium, un parasite intestinal qu’on retrouve généralement dans les zones tropicales, a contaminé une dizaine de villages de l’Arctique québécois. Le parasite peut se propager entre êtres humains ainsi que par voie orale, par exemple lorsque l’eau consommée est contaminée.
Les premiers cas d’infections ont été remarqués dans des communautés du Nunavik et du Nunavut entre 2013 et 2014. Les principaux symptômes sont des diarrhées, des vomissements, des crampes et de la fièvre.
«Les symptômes peuvent être similaires à d’autres parasites», ce qui rend le dépistage ardu, a précisé à Métro la responsable du secteur de parasitologie à l’Institut national de santé publique du Québec, Karine Thivierge.
«Là-bas, étant donné les conditions de vie et la salubrité, ça peut avoir un impact [dans la propagation du parasite], a-t-elle souligné. Le nombre de cas déclarés est sans doute plus élevé qu’on croit, et ce dans l’ensemble de la province.»
L’étude soutient également que la propagation de ce parasite pourrait avoir «des implications à long terme sur la santé des enfants» de ces communautés composées à majorité d’Inuits.
En fait, le Cryptosporidium peut «affecter le développement cognitif de l’enfant», voire mener à la mort, peut-on lire dans l’étude. «C’est particulièrement dangereux pour les personnes en bas âge ou atteintes du VIH», a indiqué Mme Thivierge.
Délais d’attente
Selon l’experte, les citoyens vont «se décourager à cause des délais d’attente» pour recevoir les traitements appropriés, ce qui contribue à répandre le parasite.
Actuellement, les échantillons pour les tests de dépistage sont «envoyés à Montréal pour être analysés et la réponse n’est retournée que deux à quatre semaines plus tard, ce qui décourage beaucoup de gens à aller se faire tester», a souligné dans un courriel à Métro la porte-parole du CUSM, Julie Robert.