La chef de Projet Montréal, Valérie Plante, veut faire avancer le réaménagement du secteur Namur-Hippodrome, avec pour ambition d’en faire le «premier quartier carboneutre» de Montréal. Celui-ci abriterait près de 7500 logements et serait lié par le boulevard Cavendish, transformé en «un boulevard urbain axé sur la mobilité durable», et par le recouvrement de l’autoroute Décarie.
Mme Plante entend faire du futur quartier aux abords de la station Namur «un modèle» pour d’autres écoquartiers montréalais. Mme Plante en avait fait une de ses promesses phares de campagne en 2017. Cependant, l’OCPM s’était interrogé, fin 2020, sur la viabilité du projet, notamment quant à la congestion routière dans le secteur.
Le parti souhaite intégrer au projet près de 2000 logements sociaux et 2000 logements abordables. Le nouveau quartier compterait notamment des commerces, une école, des garderies mais également des parcs. Le patrimoine de l’ancienne piste de course serait aussi mis en valeur.
Au cours des quatre dernières années, nous avons mis en place les conditions pour faire de cet immense projet un succès. Dès les premières années de notre deuxième mandat, nous serons en mesure de lancer les travaux qui mèneront à la construction de 7500 logements, dont au moins 4000 logements sociaux et abordables.
Valérie Plante, mairesse de Montréal
Le développement immobilier du secteur de l’hippodrome devrait prendre entre deux et cinq ans. Les premiers lots devraient être mis sur le marché en 2023.
Pour Lionel Perez, candidat d’Ensemble Montréal à la mairie de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Valérie Plante «s’est trainé les pieds» par rapport au site de l’ancien Hippodrome Blue Bonnets. De plus, selon M. Perez le nombre de logements (7500) est «gonflé» et n’est «pas réaliste». Ensemble Montréal propose plutôt le développement de 6000 logements et fait valoir que 30% de logements sociaux y verront le jour.
Le boulevard Cavendish raccordé
Projet Montréal prévoit aussi de faire avancer le projet de raccordement du boulevard Cavendish et de lui faire passer le «test du BAPE». Le coût du projet est évalué à 245 M$. L’administration compterait sur une «contribution importante de la part de Québec».
Le nouvel axe prévoit un corridor de transport collectif, une piste cyclable et des trottoirs élargis. Il formerait, selon Mme Plante, un «lien pour décongestionner [le secteur] de pleins de façons».
Ce projet de raccordement du boulevard Cavendish était déjà dans les cartons de l’administration Coderre lors de son précédent mandat. L’administration Coderre avait déjà, à l’époque, l’ambition de réaménager le secteur. Projet Montréal s’y opposait, dénonçant un réaménagement presque à l’identique, avec quatre voies de circulation.
Mardi, la chef de Projet Montréal a qualifié le plan de l’ancienne administration de «déconnecté de la réalité».
Si elle est réélue, Mme Plante déposerait l’avis de projet, les plans et l’échéancier préliminaire au printemps 2022.
Une partie de Décarie recouverte
Par ailleurs, la chef de Projet Montréal a dévoilé qu’un nouvel espace public verrait le jour au-dessus de l’autoroute Décarie, entre les rues des Jockeys et Jean-Talon. L’aspirante mairesse de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce Gracia Kasoki Katahwa a qualifié le secteur de «cicatrice urbaine», bruyante et peu avenante pour les piétons et les vélos. La nouvelle place publique permettrait de remédier à cela et de faciliter la mobilité des résidents du secteur. Le coût du projet est évalué à 95 M$.
Au début du mois, Ensemble Montréal avait présenté une ambition similaire, en promettant de réduire la circulation à deux voies de chaque côté du boulevard Décarie. Le coût de cette première phase est estimé à 700 M$. Ensemble Montréal commanderait une étude de faisabilité et mettrait aussi sur pied une consultation publique citoyenne menée avec l’OCPM.
Pour Lionel Perez, le projet de recouvrement de l’autoroute est tardif, le qualifiant de «copié-collé». «Ils ont eu quatre ans pour parler du recouvrement de Décarie, ils auraient pu aller de l’avant avec une étude de faisabilité», a souligné M. Perez.