«Point de rupture», une situation «sans précédent», «du jamais vu»: le porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice, André A. Morin, n’a pas mâché ses mots pour décrire l’état du système de justice, cet après-midi à l’Assemblée nationale.
M. Morin et le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, ont dénoncé les délais, les salles fermées et la pénurie de main-d’œuvre dans les palais de justice du Québec, faisant notamment référence aux révélations de La Presse, à l’occasion de la conférence de presse du parti pour la rentrée parlementaire.
«C’est la responsabilité première du ministre de la Justice de veiller au bon fonctionnement du système», a dénoncé Marc Tanguay. «Le système ne fonctionne pas, et c’est au ministre d’en répondre.»
Une obligation de résultat
Le chef du PLQ a déploré que la relation entre le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau, se soit «envenimée». Marc Tanguay a invité le ministre à «trouver un terrain d’entente» avec la juge Rondeau, martelant qu’il lui revenait de «s’entendre avec elle».
Rappelons que la juge en chef a mis en place une réforme controversée qui prévoit que les juges ne siégeront qu’un jour sur deux afin de leur laisser plus de temps de délibération. La juge demande aussi au gouvernement du Québec de nommer 41 nouveaux juges.
Cette réorganisation a été très mal reçue par le gouvernement Legault, qui la conteste devant les tribunaux.
Le ministre de la Justice a un devoir et une obligation de résultat face aux citoyens et citoyennes qui se cognent le nez contre la porte de la justice.
Marc Tanguay, chef intérimaire du PLQ
«Il relève de la juge Rondeau de prendre de telles décisions administratives», a remarqué le chef libéral, refusant toutefois de se prononcer sur le bien-fondé des demandes de la juge en chef.
Salaires compétitifs demandés
Le PLQ a également demandé au gouvernement de rehausser les salaires des employés des palais de justice afin de faciliter leur recrutement et leur rétention, alors que la pénurie de main-d’œuvre entraîne des délais.
«Il faut absolument que le ministre soit capable d’offrir des salaires compétitifs», a insisté André A. Morin. «Il faut redonner confiance aux justiciables», a affirmé le député d’Acadie, appelant Simon Jolin-Barette à «agir maintenant».