Culture

Alex A., le bédéiste aux mille idées

L’imagination de l’auteur de la bande dessinée L’Agent Jean, Alex A., est sans fin. Après avoir créé un monde pittoresque pour son agent secret un peu niais mais altruiste à la puissance mille, il récidive pour le petit ninja Iyo, dans la nouvelle série L’Univers est un ninja, qui gravite dans un monde absurde à souhait.

«J’avais l’idée de commencer L’Univers est un ninja bien avant L’Agent Jean, confie Alex A. L’Agent Jean, j’ai toujours vu ça comme une pratique. C’est un vieux personnage que j’ai créé quand j’étais enfant. Quand j’ai décidé de commencer à faire de la BD, c’est celui que j’ai choisi parce je le connaissais vraiment bien. Je me suis dit qu’une fois meilleur, j’allais me lancer dans des projets ambitieux, comme L’Univers est un ninja.»

Cet essai avec L’Agent Jean a été un succès indéniable. Près de 650 000 exemplaires des
10 numéros qu’il a publiés jusqu’à présent ont trouvé preneur. Le premier livre de la série L’Univers est un ninja, qui a été lancé cette semaine, devait sortir en 2015, mais le scénario n’était pas au goût de l’auteur. Au cours de la dernière année, il a dû réviser presque tout le récit et, même aujourd’hui, il affirme qu’il l’aurait retouché une troisième fois.

«C’est tout le temps comme ça», avoue l’auteur perfectionniste, qui a commencé à prendre plaisir à dessiner ses histoires au cinquième tome de L’Agent Jean. Son manque d’expérience a rendu ardu l’accouchement de ses premières histoires. Aujourd’hui, raconter les péripéties de son agent secret est beaucoup plus facile.

Si les superhéros ont grandement influencé le bédéiste dans la conception de sa première série, ce sont les jeux vidéo qui teintent les aventures du petit ninja Iyo. Celui-ci ne parle pas, tout comme Super Mario ou même Link du jeu Zelda, et poursuit sa quête pour sauver le monde. Ses aventures seront présentées dans six tomes de différentes couleurs, qui représenteront en quelque sorte les tableaux d’un jeu vidéo.

«Pour chaque livre, j’ai une petit idée de base et j’ai une couleur, mentionne Alex A. Je sais que le tome 2 va être jaune et le 3 va être mauve. Dans le tome 3, il va y avoir des toutous zombies avec des têtes de mort. C’est tout ce que j’ai. Je sais d’avance ce qu’il va y avoir dans chaque livre. Je le sens.»

Une chose que la série de L’Agent Jean aura en commun avec celle de L’Univers est un ninja, c’est l’humour. Alex A. a un don particulier d’inclure une blague dans ses histoires au moment le moins opportun, c’est-à-dire, au paroxysme du récit. «Je ne suis pas capable de me prendre au sérieux, confesse l’auteur. Quand la scène devient trop sérieuse et intense, je mets une joke pour dédramatiser. Jean, c’est l’expert. Il ne voit pas le sérieux ou le danger. C’est peut-être aussi de l’insécurité. Je ne me trouve pas si bon auteur que cela. En niaisant tout le long, ça ne paraît pas.»

«Je ne me demande jamais à qui [mes histoires] s’adressent. J’écris ce que j’ai envie d’écrire et ce que j’ai envie de lire. L’Agent Jean, c’était de la BD. Point. C’est un éditeur jeunesse qui s’y est intéressé. Ç’a été commercialisé jeunesse. Ça ne me dérange pas du tout, mais ça s’adresse à tout le monde.» -Alex A., auteur des séries L’Agent Jean et L’Univers est un ninja

Les liens entre les deux séries ne s’arrêteront pas là. L’Univers est un ninja se voulant la mythologie du monde de L’Agent Jean, des personnages voyageront discrètement d’une série à l’autre. Jean ne sera toutefois pas du nombre, insiste Alex A. «Des personnages vont communiquer ensemble, mais subtilement, explique-t-il.

Le personnage de la déesse
Lucetta, qui est une femme à tête d’ampoule, est apparu dans L’Agent Jean. Elle est dans la série L’Univers est un ninja. Il y a un des personnages de L’Univers est un ninja qui est apparu dans L’Agent Jean. Dans une case seulement. Certains jeunes l’ont remarqué. C’est un clin d’œil que j’ai fait.»

Dans L’Univers est un ninja, même le personnage du bédéiste apparaît. Il s’agit en fait de la réincarnation du petit ninja bleu. Alex A. aimerait d’ailleurs produire un jour une série avec ce personnage qui se veut son alter ego. C’est l’un de ses projets parmi tant d’autres. «J’ai encore beaucoup d’idées, mentionne le bédéiste. Après L’Univers est un ninja, j’ai une autre série en tête. Et j’ai deux idées de one shot, des bandes dessinées qui n’auront qu’un seul numéro.»

En rafale
Questions de jeunes lecteurs

Mathis: Farine, c’est quel animal? [NDLR: Tous les personnages de L’Agent Jean ont la forme d’animaux, et Farine est un méchant.]
Farine, c’est une expérience génétique qui a mal tourné. Ce n’est pas un animal. C’est juste une créature bizarre. Quand j’ai dessiné Farine – je l’ai créé il y a très longtemps –, j’ai juste imaginé un personnage au hasard, sans me soucier de quel animal c’était. Je le trouvais beau et je me demandais moi-même quel animal c’était.

Liam: Pourquoi Billy aime les jeux vidéo? [NDLR: Billy est le spécialiste de l’informatique à l’agence où L’Agent Jean travaille.]
Probablement parce que j’aime les jeux vidéo. C’est une bonne façon d’en incorporer dans l’histoire. Billy me ressemble aussi un peu. C’est un geek. Il aime les jeux, l’informatique et les ordinateurs.

Liam: Est-ce que WXT est un alligator ou un caïman? [NDLR: WXT est aussi un agent secret. Il est le collègue de Jean.]
Je pense que c’est un dragon de Komodo. Mais je préfère dire que c’est un lézard.

Mathis: Quels sont les pouvoirs de Ultra-Jean? [NDLR: Utra-Jean est la version méchante de l’agent. Il apparaît dans le premier tome après que Jean touche le cube d’énergie mauve.]
Il est en train de voyager dans un univers parallèle pour faire de l’énergie mauve. Il est en train de devenir de plus en plus puissant. Il va être probablement capable de voyager d’un univers à l’autre, d’arrêter le temps, de faire des grosses décharges d’énergie avec ses yeux ou ses mains. Il peut détruire le monde en quelques secondes. Et il est capable de voler et de passer à travers les murs. Il peut aussi grossir et rapetisser. Il peut presque tout faire finalement. Mais il ne peut pas lire dans les pensées et il ne peut pas se dédoubler.

Alex A.
Au Salon du livre de Montréal aujourd’hui de 13h à 17h, demain de 11h à 12h30 et de 18h30 à 20h, et dimanche de 10h à 11h30 et de 14h30 à 16h

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