Voilà, Véronique Cloutier a levé le voile sur son grand retour à la télé mercredi soir à Radio-Canada et nous savons maintenant un peu plus ce qui se cache sous le capot de Votre beau programme, cette nouvelle locomotive fourre-tout pour faire briller les multiples talents de l’animatrice vedette de la grande tour.
En fait, nous savons finalement ce que cachait ce titre un peu nébuleux qui planait depuis quelques mois déjà. Votre beau programme, c’est littéralement une télévision pour le public, mettant en scène le public et interpellant énormément l’auditoire, que ce soit directement ou implicitement.
Ça serait d’ailleurs ma principale réserve par rapport à Votre beau programme. Trop de mentions à Facebook, trop de tentatives d’initier l’interaction sur les médias sociaux et trop d’inclusion de la foule directement dans le contenu de l’émission.
Ceci dit, on ne peut pas être contre la vertu et le bonheur que Véro souhaite insuffler à son auditoire. C’est d’ailleurs tout à son honneur de mettre l’accent sur une télé positive, joyeuse et inclusive. Par contre, le mentionner à outrance, comme de la ponctuation dans un texte, mine rapidement les ambitions de l’émission.
Difficile de ne pas devenir cynique quand les bonnes intentions sont échangées contre des «likes» Facebook et des interactions avec l’auditoire à la maison. Participez en grand nombre et Votre beau programme sera ben content.
Ça m’agace. C’est une façon maladroite de faire de la télévision et vouloir à tout prix créer du buzz parce que maintenant nous sommes en mesure de quantifier en direct l’intérêt des gens. C’est une béquille et je suis déçu qu’une animatrice chevronnée comme Véronique Cloutier l’utilise.
Elle n’avait pas besoin de ces astuces pour attirer les regards sur son émission. Au contraire, les gens attendaient Votre beau programme et ils ont apprécié les éléments de variété de l’émission comme les parodies et le numéro avec Guylaine Tremblay.
Au-delà de mes réserves sur le format et l’omniprésence du spectateur dans le contenu, ça reste de la bonne télévision. Cloutier est comme un poisson dans l’eau dans la variété et elle maitrise son plateau avec une aisance réconfortante. Le rôle de Jean-Sébastien Girard sera défini au fil de la saison, on présume, mais pour l’instant il n’y a rien pour égratigner le vernis d’une variété sur heure de grande écoute avec Véronique Cloutier.
Il est peut-être aussi un peu là mon malaise – je ne suis pas du tout la clientèle cible de Votre beau programme. Ça serait donc malhonnête d’apposer un jugement trop sévère sur l’émission qui s’éparpillait un peu trop à mon avis.
C’était une première, c’est un laboratoire décloisonné qui sera appelé à s’ajuster et à nous offrir des bonnes et des moins bonnes semaines. C’est la force du direct, on peut s’ajuster, on peut surprendre et on peut se tromper sans que l’entreprise s’écroule.
Là-dessus, on peut dire que Votre beau programme a bien relevé son défi initial, soit celui de se présenter à son public. Maintenant que les présentations sont faites, reste à trouver son aise et se situer «sur son x» comme on dit.
Je ne suis pas particulièrement inquiet, Véronique Cloutier a ce petit quelque chose qui fait qu’on lui en pardonne beaucoup à la télé parce qu’on l’apprécie énormément.
Il ne faudrait cependant pas oublier de mettre l’accent sur le mot «programme» du titre Votre beau programme et non appuyer la portion «votre» de la production. Le public ne devrait jamais être le véhicule d’une émission pour le public, sinon, de quoi on parle et, surtout, à qui on s’adresse?
C’est un pensez-y-bien.