Culture

Les deux gars de Girls

Kate Mooney - Metro World News

La télésérie Girls tire à sa fin. Le premier épisode de la sixième et dernière saison sera présenté dimanche à 22h à HBO. Pour l’occasion, Métro a rencontré deux des gars qui se sont taillé une place dans la gang de filles: Andrew Rannells (Elijah) et Alex Karpovsky (Ray). Ils nous parlent de leurs moments préférés de la série et de narcissisme.

«Être la voix des téléspectateurs»

Elijah est un des personnages chouchou de la série Girls. Joué par l’acteur Andrew Rannells, bien connu à Broadway (Book of Mormon, Hamilton, Falsettos), l’ancien chum gai de Hannah (Lena Dunham), devenu coloc et meilleur ami de cette dernière, apporte une touche d’humour et de légèreté aux fréquents drames vécus par les filles de la série.

Elijah a eu le cœur brisé à la fin de la saison précédente.

Il n’était pas au sommet la dernière fois que nous l’avons vu. Il se saoulait avec la mère de Hannah [Becky Ann Baker] sur le bord de la rue. Pas son moment le plus glorieux. J’étais vraiment fier de cet aspect de l’histoire. C’était bien de montrer ce côté d’Elijah, de voir qu’il aspire à plus, qu’il veut une relation sérieuse.

La dynamique entre Hannah et Elijah évite les clichés du meilleur ami gai.
Je n’ai jamais senti que j’étais son faire-valoir. Hannah permet toujours à Elijah de se sentir comme s’il était la vedette. En le jouant, je n’ai jamais senti que j’étais seulement l’ami qui avait de la répartie. Elijah croit que Girls est à propos de lui. Si vous le lui demandiez, il dirait: «Je suis le personnage principal de Girls et ces filles gravitent autour de moi.» Et c’est comme ça qu’ils ont construit le personnage. Chaque fois qu’il est à l’écran, il prend le contrôle et agit en trou de cul.

Son narcissisme, d’une certaine façon, est moins irritant que celui d’autres personnages, comme Jessa et Marnie.
Beaucoup de gens m’ont dit cela. Je me demande pourquoi parce que je le trouve tout aussi détestable que les autres. Mais j’ai toujours senti qu’une partie de mon rôle était d’être la voix des téléspectateurs, de rappeler les filles à l’ordre ou de dire quelque chose à leur sujet que les gens du public pensent. Les traiter d’égoïstes ou dire à Marnie qu’elle est insupportable a résonné pour les gens.

Quelle est votre scène favorite de la série?
Quand j’ai fait de la cocaïne sur un bol de toilette avec Lena [dans l’épisode «Bad Friend» de la deuxième saison]. J’ai aimé toute l’expérience. Courir partout dans la ville, faire le con avec Lena et faire de la fausse cocaïne. Le scénario était tellement drôle que ç’a donné un épisode complètement fou.

Comment peut-on faire de la fausse cocaïne?
C’était de la poudre de vitamine B, mais je me souviens qu’il y a eu un petit effet placébo. Nous nous sommes sentis un peu gelés à un certain moment.

«Pas une série à propos de gens matures et équilibrés»

Le personnage d’Alex Karpov­sky, Ray, est la conscience de Girls. L’aîné du groupe n’hésite pas à critiquer le narcissisme de ses amis.

Qu’est-ce qui a poussé Ray à revenir avec Marnie?
D’abord, il la voit comme une marginale qui essaie désespérément de trouver sa place et d’être acceptée. Ensuite, et cette raison est plus crasse, il est avec la fille qu’il n’avait jamais réussi à avoir avant. Ça lui permet de combattre son insécurité. Même lui ne pourrait complètement le nier.

C’est à se demander ce qu’il fait avec ces gens…
Il n’est pas facile à vivre. Il n’est pas très sociable. Je ne sais pas s’il aurait beaucoup d’amis s’il quittait ce groupe. Il a un lien spécial avec Shoshanna et il veut rester près d’elle. Et pour que cela se produise, selon lui, il doit endurer Hannah, Marnie et Adam.

Où voyez-vous Ray dans 5 ou 10 ans?
Ça change selon mon humeur et mon taux de sucre. La saison a été écrite et tournée avant l’élection de Donald Trump, mais je pense que Ray aurait été très ébranlé. Je l’imagine mal ne rien faire. Peut-être qu’il aurait été de ceux qui organisent des manifestations. Ou il aurait conduit jusqu’à Montgomery, en Alabama, et serait monté sur sa caisse de lait pour y faire des discours. Il y aurait probablement aussi une baladodiffusion sur l’histoire de Brooklyn.

Quelle est votre scène favorite ou votre épisode préféré de la série?
Dans la deuxième saison [l’épisode «Shame About Ray»], il y a une scène dans le métro où je dis à Shosh que je l’aime. C’était la première fois qu’on voyait de la vulnérabilité et de la tendresse dans ce personnage. Cela a ouvert une porte et nous avons ensuite pu creuser et explorer ses motivations, son jugement et sa colère.

Que pensez-vous du narcissisme des personnages? Est-ce parce qu’ils sont tous dans la vingtaine ou est-ce autre chose?
Comme je la comprends, Girls n’est pas une série à propos de gens matures et équilibrés. Ça n’intéresserait personne. Nous voulions qu’elle traite des personnes imparfaites, vaniteuses et narcissiques.

Et Ray est un peu la conscience morale du groupe.
Quelqu’un doit l’être. Quelqu’un doit dire ce que le public pense. Ray est le genre de gars qui dit: «Je sais comment vous vous sentez et nous allons nous moquer de la façon dont ils agissent.» C’est pourquoi il a toujours des répliques assassines. Il faut laisser la vapeur s’échapper, sinon les téléspectateurs risquent d’avoir un anévrisme.

https://www.youtube.com/watch?v=qSZ_ofVH-oE

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