Culture

The Girl in the White Coat: les ennuis de l’existence

Le poids du monde pèse sur les frêles épaules de Pascale Montpetit dans The Girl in the White Coat, un mélodrame bilingue sous fond de neige et de misère. Discussion avec une comédienne qu’on voit trop peu.

Lorsque Pascale Montpetit et le réalisateur Darrell Wasyk font équipe, cela donne à coup sûr un drame noir implacable. Dans le huis clos H, en 1990, pour lequel l’actrice avait remporté le prix Génie de la meilleure interprétation féminine, on suivait deux héroïnomanes en sevrage. Avec The Girl in the White Coat (la fille au manteau blanc), elle incarne Élise, une pauvre femme sur qui toutes les calamités semblent s’abattre. Une nouvelle fois, elle a été mise en nomination aux Génie plus tôt cette année pour son jeu.

Librement adapté d’une nouvelle de Gogol (mais sans les fantômes), le récit joue avec les contrastes, passant d’un style qui peut s’apparenter au néoréalisme italien (et ce, même si les comédiens – Monique Mercure, Louise Marleau, Paul Savoie, Julien Poulin – sont loin d’être non professionnels) et au conte. Avec ce fameux manteau blanc qui pourrait bien être le salut de l’héroïne.

«C’est une fille qui est attachée à son manteau en dépit du bon sens, explique Pascale Montpetit. C’est le cadeau de son père auquel elle tient beaucoup. On pourrait dire, si on a le goût de casser le party : ”achète-toi en un autre, un manteau! On en vend à deux piasses à l’Armée du Salut”. Ça me plaît énormément l’idée d’un personnage pour qui un manteau qui a une valeur sentimentale prenne une importance démesurée. Je trouve ça beau, magnifique, poétique.»

En terre étrangère

Habitant une grande ville grise et glacée, Élise – personnage de Pascale Montpetit dans The Girl in the White Coat – a une propension à se mettre dans le pétrin, elle qui se tient toujours en retrait de la société. «Quand j’ai lu le scénario, je disais à Darrell : “Je suis trop vieille pour jouer dans ce film-là”, avoue celle que l’on peut voir à la télévision dans Trauma et Destinées. J’avais peur qu’on trouve que ce n’est pas plausible qu’une fille dans la quarantaine soit aussi naïve. Il me semble que si la fille a 18 ans, on adhère plus facilement. Est-ce qu’il faut imaginer qu’elle est un petit peu déficiente intellectuelle? Non. Elle est simplement candide, elle a une confiance absolue dans les gens.»

Un trait de sa personnalité que son entourage exploitera. Et qui la laissera seule dans son malheur, dans sa pauvreté. «Elle est au bord du gouffre, note son interprète. Elle compte ses cennes noires pour s’acheter des biscuits. Je suis certaine que ça existe, des gens comme ça. Mais on n’en entend pas beaucoup parler. On ne les invite pas souvent à la télévision. On espère peut-être entendre des histoires plus radicales… Mais dans une ville anonyme, il y a ça. Il y a plein de gens dont on ne sait rien, pour qui la vie quotidienne est un combat de tous les jours.»

The Girl in the White Coat
En salle dès vendredi

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