Depuis 15 ans, pendant la fin de semaine de la fête du Travail, c’est à Rouyn-Noranda que ça se passe. C’est là qu’il y a les concerts les plus cool, les partys les plus chouettes, l’ambiance la plus sympa, la poutine nocturne la plus savoureuse. De l’édition anniversaire du FME qui vient de se terminer, on ramène, comme toujours, plein de souvenirs. Dont ceux-ci.
Les super surprises
Au FME, il y a toujours des moments magiques inattendus qui surgissent, comme ça, on dirait de nulle part. Parmi ceux-ci, notons le concert de Laura Sauvage, donné au Pub Chez Gibb. Un charmant resto/dépanneur/microbrasserie situé à l’extérieur du site festivalier principal où ladite Laura (qui est, en fait, Vivianne Roy, des Hay Babies) a fait résonner ses morceaux pleins de rock, d’attitude et d’une délectable poésie si particulière. Celle qui sortira vendredi son album studio The Beautiful (à mettre impérativement sur votre liste «à écouter») a notamment interprété un morceau dans lequel elle raconte s’être fait voler son cellulaire lors d’un concert à New York du groupe A Place to Bury Strangers. Groupe qui jouait par ailleurs au FME ce week-end, au grand bonheur de l’artiste acadienne, qui a expliqué y être allé pour «avoir du closure sur cette histoire».
On a aussi eu un grand sourire pendant la prestation d’Afrikana Soul Sister, une formation initiée par JF Lemieux, mêlant synthés, percussions et message de paix et d’amour.
Les coups de cœur confirmés
Par où commencer, côté coups de cœur? Il y
en a eu tant. Notamment Geoffroy qui,
accompagné de ses musiciens, a interprété les morceaux de son acclamé Coastline en formule 5 à 7 dans une Salle Évolu-Son pleine à craquer. Vraiment pleine. C’était aussi fou au Cabaret de la dernière chance pour les gars de Chocolat, armés de leur troisième album studio, Rencontrer Looloo. Oui, il était en feu, le band mené par les toujours excellents Jimmy Hunt et Emmanuel Éthier, qui s’est par ailleurs momentanément amusé à déconner sur sa guitare. «Tout ça, c’est ben drôle, a lancé Jimmy, mais on a été payés pour jouer des tounes pareil!» Et pour jouer, ils l’ont fait, donnant naissance à un mush pit, proposant de jouer la dernière pièce de leur set pendant, bah, 20 minutes.
Il y a également eu le spectacle de la rayonnante KROY, projet solo de Camille Poliquin de Milk & Bone, et le show d’ouverture des encensés A Tribe Called Red. Sans oublier le concert splendide de notre groupe favori de l’année, Barry Paquin Roberge qui, toujours en mode Bee Gees, a fait résonner son surf lunaire doublé de mélodies de croisière chic, s’arrêtant un instant pour constater: «Le FME, c’est pas mal dans notre top 1 des festivals au Québec!»
Les grands moments
Durant le show d’ouverture, après avoir interprété la chanson Parc à chiens avec son ami abitibien Louis-Philippe Gingras, La Bronze s’est lancée dans la foule, qui l’a portée le temps d’un bodysurf. «C’était mon moment préféré à vie!» a-t-elle affirmé, l’air ravi, les yeux brillants. Les huit, momentanément neuf, musiciens de Canailles, qui ont joué samedi en début d’après-midi sur la scène extérieure, ont eux aussi clairement vécu un moment surprenant. «On ne pensait pas que c’était possible de voir autant de monde à 13h un lendemain de vendredi au FME! Vous êtes des lève-tôt? Des louveteaux? Des scouts?» «Non! On est des sexagénaires!» ont crié les enthousiastes spectateurs à nos côtés. Côté enthousiasme, ç’a été l’apogée à la prestation de Betty Bonifassi, donnée à l’Agora des Arts. Il faut dire qu’en plein milieu de ce concert sans faille, durant lequel la magnétique artiste a interprété les pièces de Chants d’esclaves, chants d’espoir, les spectateurs, sachant que c’était son anniversaire, se
sont soudain mis à chanter à l’unisson:
«Ma chère Betty, c’est à ton tour…» Elle a visiblement essayé de cacher son émotion, mais celle-ci était beaucoup trop grande, et
c’est les larmes aux yeux qu’elle s’est
exclamée: «Vous venez de me donner un tel moment de magie! Merci!»