Culture

Correspondance de Groucho Marx: des rires et des lettres

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Groucho Marx aimait écrire. Celui qui, avec ses quatre frères, a créé les Marx Brothers – un quintet comique vedette d’une quinzaine de films hollywoodiens dans les années 1930 et 1940 – entretenait plusieurs relations épistolaires au temps où il faisait un tabac dans les music-halls, à la radio ou au grand écran. Les frères Warner, un marchand, un critique, sa fille : ils ont tous eu l’honneur d’être les
correspondants du grand homme de variétés.

Ces lettres envoyées à tous et chacun ont été rassemblées dans un livre. Grand fan de cet ouvrage, Patrice Leconte en a fait un spectacle. Le cinéaste et metteur en scène français, à qui l’on doit près d’une trentaine de films dont Les bronzés, L’homme du train, et Ridicule, souhaitait faire découvrir aux néophytes l’humour et l’esprit de Groucho Marx.

Pour ce faire, il a demandé à son ami Jean-Pierre Marielle, qu’il avait déjà dirigé au cinéma dans Le parfum d’Yvonne et Les grands ducs, de prendre les traits de Marx. L’acteur se retrouve donc affublé de la moustache et des lunettes caractéristiques de l’acteur. Il lit ses états d’âme à haute voix à Pierre Vernier (Sous le sable, Le Guignolo), qui interprète quant à lui tous les correspondants de Marx.

Ennuyante, une lecture de lettres? À en juger par le grand succès remporté par le spectacle à Paris, il semblerait que non.

«Des lectures des textes, ça peut devenir très ennuyeux si on se prend au sérieux, mais comme on a agrémenté ça avec de la musique, c’est amusant, avance le metteur en scène. Il a un trio jazz qui joue sur scène entre les lettres pour que ça swingue.»

L’humour en mot
Projet qui a pris forme au Festival de correspondance de Grignan, en France, Correspondance de Groucho Marx ne se retrouve pas au Festival Juste pour rire par hasard. C’est que l’acteur américain avait un talent inné pour faire rire avec les mots.

«Je ne pense pas qu’il écrivait ses lettres en pensant plus tard qu’elles allaient être publiées, affirme Patrice Leconte. Il les écrivait avec son humour et son humeur en ne respectant rien ni personne et avec un sens formidable de la situation. Ses lettres étaient vraiment très drôles et je crois qu’ils les écrivaient simplement pour le plaisir de faire marrer ces correspondants ou de les choquer.»

Mais si le rire prend beaucoup de place dans les écrits de Marx, il cache parfois un côté plus introspectif du personnage, selon le réalisateur. «Ce que j’aime, c’est qu’au travers de ses lettres souvent drôles, il y a un désenchantement face à la vie, avec beaucoup d’autodérision, explique-t-il. Ce désenchantement trouve son écho magnifiquement chez Jean-Pierre Marielle qui, a le même.»
 
Correspondance de Groucho Marx
Au Théâtre Jean-Duceppe
Jusqu’au 19 juillet à 20 h

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