Percussions rythmées, paroles entraînantes, esthétique colorée, musique du monde gorgée de soleil : ça vous fait penser à quelqu’un?
Jain, la jeune chanteuse française dont le vrai nom est Jeanne Galice et qui nous a donné les mégasuccès Come et Makeba, est de retour à Montréal, un an après son passage remarqué à Osheaga. Elle offrira non pas un, mais deux concerts à guichets fermés au Festival de Jazz.
Se sent-elle à l’aise de jouer au Festival de Jazz, alors que sa musique s’éloigne de ce genre? «Je dirais que le jazz est quand même une musique qui a des influences, que ce soit sur le continent africain ou que ça vienne du blues, explique-t-elle. Moi aussi, j’essaie de mélanger plein d’influences, donc peut-être qu’il y a des similarités dans ce sens-là.» Ça a bien du sens.
Sa musique, toujours en anglais, est un heureux mélange de sons d’ici et d’ailleurs, d’inspirations africaine, française et parfois américaine. Un mélange qui colle à la peau des Montréalais. «C’est vrai que Montréal, c’est très multiculturel, et la culture de la musique est différente de celle qu’on a en France. C’est peut-être pour ça que je suis venue autant de fois», admet Jain, qui est de passage dans la métropole pour une quatrième fois.
Peut-être que les Montréalais sont tout simplement friands de sa musique solaire, qui donne envie que l’été dure toute l’année. Parce que mettre du soleil dans ses chansons, c’est un art que Jain a appris à maîtriser bien jeune. «Quand j’étais petite, j’écoutais Bob Marley en boucle. Lui, il a ce truc hyper chaleureux et des mélodies hyper ensoleillées. Je pense que ça m’a marquée dans mon écriture aussi, ce soleil et cette envie qu’il y ait de la chaleur, même dans des sujets plus sérieux.»
Parlant de sujet sérieux, la chanteuse a lancé une nouvelle chanson, qui se retrouvera sur son deuxième album, qu’on attend pour l’automne. Sur Alright, Jain évoque la rupture amoureuse d’une de ses amies, mais sur une mélodie hop-la-vie. «J’avais envie de lui dire : “Ce n’est pas grave, continue, tu as d’autres choses plus importantes à faire”», se souvient-elle. «Parfois, je pars d’un sujet un peu négatif, mais je le ramène toujours vers le côté positif parce que, quand j’écris, je me console aussi», confie-t-elle.
Au risque de paraître très peu originale, Jain explique que c’est surtout l’amour qui l’inspire. «Pour moi, l’amour, au sens large, c’est vraiment ce qui est le plus fort.» Et dans le contexte actuel, c’est encore plus important, selon elle. «Quand on voit ce qui se passe dans le monde, quand on regarde les États-Unis avec Trump, par exemple, c’est quelque chose qui me fait peur. L’amour, c’est vraiment quelque chose qui nous permet de surmonter tout ça et, surtout, de faire de bonnes actions.»
L’amour, c’est aussi ce qui la pousse à créer. «J’aime la musique, je ne pourrais rien faire d’autre que la musique. Je fais ce que j’aime et je le fais avec passion. Quand j’écris mes chansons, forcément, il y a de l’amour parce que j’aime faire ce que je fais. Je pense que c’est ça qui me motive le plus dans la vie, aimer faire ce que je fais.» Et ça paraît lorsqu’on écoute ses mélodies
pimpantes.
À l’approche de la sortie de son deuxième album, Jain a revampé sa garde-robe… qui ne contenait qu’une seule robe! La chanteuse a porté pendant plus de deux ans et demi une petite robe noire et blanche à col Claudine qui lui servait d’uniforme, autant sur scène que dans ses vidéoclips. Il était cependant temps de «passer à autre chose». Exit, donc, la petite robe noire, bonjour la combinaison
colorée.
«Pour le premier album, j’avais envie d’instaurer quelque chose. Comme il était très coloré, je n’avais pas envie que les gens s’attendent à quelqu’un qui porte toujours des couleurs. J’avais envie de casser
cette image-là. Les gens ont compris.»
C’est pourquoi elle se permet maintenant d’avoir un nouvel habit de scène, une combinaison bleue et rouge «à la fois militaire, mais avec des couleurs funky». «Je n’avais pas envie de rester enfermée toute ma vie dans cette petite robe noire. J’avais envie de porter quelque chose de plus coloré, parce que le prochain album va être plus coloré aussi.»
Avis à ceux qui iront voir ses spectacles au Festival de Jazz, Jain offrira quelques nouveaux morceaux de son prochain album, question de «voir comment la foule réagit». Pour ce qui est de chansons en français, il faudra encore patienter. «Pour moi, l’anglais et le français sont des langues différentes avec des histoires musicales différentes. Je n’aime pas mélanger les deux dans une chanson ou un album, je trouve que ça rend le tout pas cohérent.» La porte n’est cependant pas fermée à un album ou un EP en français. À suivre.