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Culture

Les grands remous de Polytechnique

«Quand on a tourné cette scène-là, on savait que ça allait être chargé émotivement, mais pas à ce point-là, raconte Karine Vanasse. Au cinéma, quand tu peux t’accrocher au fait que c’est de la fiction, tu passes au travers plus facilement. Mais là, tu sais que c’est arrivé pour vrai…»

C’est en mai 2005 que la comédienne a partagé son intention de coproduire un film inspiré de la tuerie de Polytechnique. Un long métrage basé sur les témoignages des survivantes de
la journée du 6 décembre 1989, au cours de laquelle Marc Lépine, 25 ans, a abattu 14 étudiantes avant de se suicider.

L’annonce a suscité de vives réactions au Québec. Les familles des victimes, la presse, le public… L’actrice s’est retrouvée au cÅ“ur d’une controverse dont elle ne prévoyait pas l’ampleur.

«Je savais que c’était un sujet extrêmement délicat, mais je ne pensais pas qu’on critiquerait l’idée même de faire un film là-dessus, explique-t-elle. On était tous conscients que c’était un pari risqué et qu’on ne pouvait pas se tromper, mais on croyait que les gens allaient attendre de voir le film pour le juger. »

Une controverse qui ne veut pas mourir

La polémique suit Poly­tech­nique depuis ses premiers balbutiements.

De son tournage à huis clos à la parution de sa bande-annonce en noir et blanc, en passant par l’octroi d’une enveloppe de 3,1 M$ de Téléfilm Canada, chaque détail entourant l’Å“uvre a fait l’objet de débats.

Même la direction de l’établissement d’enseignement a ajouté, plus tôt cette semaine, son grain de sel en réitérant son opposition au projet.

Les contestations et les querelles n’ont pas semblé miner la confiance de Karine Vanasse. À en croire la comédienne, l’idée de tout lâcher ne lui a jamais traversé l’esprit.

«À partir du moment où j’avais décidé de me lancer, je ne pouvais plus reculer, indique-t-elle. Je suis convaincue que ce film a sa place… surtout à partir du moment où on a commencé à rencontrer les anciens étudiants, à écouter leur version des faits. C’est un discours que je n’avais pas entendu tant que ça. La culpabilité avec laquelle les gars ont dû vivre après le massacre…»

Car, en plus de rendre hommage aux 14 femmes qui ont perdu la vie ce jour-là, Polytechnique tient à saluer tous les jeunes qui ont croisé le regard du tueur et qui ont dû, au mieux de leurs connaissances et de leurs moyens, aller de l’avant et poursuivre leur vie.

«J’aime penser que le cinéma peut s’attaquer à des drames comme celui de l’École Polytechnique, observe Karine Vanasse. L’art sert à voir les choses différemment, à vivre les choses différemment.»

Polytechnique
En salle dès le 6 février

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