Culture

Les éphémères: faire du web comme de la télé des années 90

Les éphémères

Les éphémères

Cette semaine, dans la portion Véro.tv d’ICI Tou.tv, on a dévoilé la série originale Les éphémères, une création de Pascal Barriault qui tient aussi le rôle principal des quinze capsules d’environ cinq minutes.

La prémisse est pas mal simple: Barriault campe Thomas, un homme célibataire qui se tourne vers les applications de rencontres pour trouver l’amour de sa vie. Chaque capsule est une rencontre et, sans surprise, chaque rencontre est une anecdote qui tourne au vinaigre.

Si vous avez l’impression d’avoir vu cette série des centaines de fois, c’est probablement parce que c’est le cas.

C’est sympathique, un peu, mais ça ne prend que quelques secondes pour tomber dans les clichés, et l’écriture des capsules ne va pas sans rappeler les mauvais plis de la télévision des années 90 – rires en cannes en moins. Avec des titres comme «la fille tatouée» ou «la fille trop en shape», vous vous imaginez qu’on ne volera pas très haut.

Par exemple, Thomas a une belle carrière (architecte), semble stable et bien intentionné, mais toutes les femmes qu’ils rencontrent sont «problématiques». Tous les gags des capsules ont comme prémisse «cette fille est étrange ou risible ou pas stable». Il n’y a pas vraiment d’exception alors que chaque capsule est rythmée par les impairs et les travers de la rencontre du moment.

Le Thomas de Barriault, ici, est la pauvre victime de ces femmes instables, excessives, dangereuses, absentes ou tous les autres clichés qui vous traversent l’esprit.

La seule qualité de la production est de mettre en vedette des actrices qu’on voit peu, ce qui a un petit effet rafraîchissant. Tout le reste, ceci dit, ne s’enfarge pas dans les innovations et on se contente plutôt d’accumuler les blagues faciles et convenues.

On dirait un mauvais croisement entre Le cas Roberge et Un gars une fille, pour ceux qui ont la mémoire longue.

Barriault s’est fait une niche intéressante auprès d’un auditoire jeunesse au cours des dernières années et ce détour vers la fiction web sera, on lui souhaite, une parenthèse vite oubliée.

Ne vous laissez pas charmer par la distribution intéressante, retournez plutôt voir des comédies romantiques avec Ben Stiller et/ou Cameron Diaz – l’effet sera le même.

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