lang="fr-FR" > 5150, rue des Ormes: Derrière les apparences...
Culture

5150, rue des Ormes: Derrière les apparences…

À l’écran, Marc-André Grondin et Normand D’Amour se livrent une lutte sans merci. Dans la vie, c’est une tout autre histoire.

Les deux comédiens ont développé une belle amitié pendant le tournage de 5150, rue des Ormes. À les écouter parler de leur métier, on comprend vite pour­quoi. Quand vient le temps de discuter du comportement à adopter entre les prises, le tandem voit les choses de la même manière.

«Les acteurs qui restent dans la peau de leur person­nage 24 heures sur 24, ça m’énerve, dit Grondin. Il y a ben du monde qui donne une dimension spirituelle à ce métier-là. Pas moi. Quand je fais une scène où je pleure, je ne continue pas à brailler après que le réalisateur a crié « coupez »!»

«Si je joue un psychopa­the, je ne vais pas traîner ça jusque chez nous. J’ai une blonde et des enfants!» s’exclame pour sa part D’Amour.

Les deux hommes adhèrent à cette philosophie, peu importe la nature du long métrage auquel ils participent, qu’il s’agisse d’une comédie ultra légère ou d’un drame hyper grave.

«Les deux films les plus lourds que j’ai faits, 5150, rue des Ormes et La belle bête, sont les projets où j’ai le plus déconné sur le plateau, note Marc-André Grondin. Il faut contre-balancer. Et Normand était le partenaire idéal pour ça. Il est tellement drôle, tellement gentil… même s’il joue souvent des rôles de trous de cul!»

Jacques Beaulieu ne serait sûrement pas d’accord avec cette dernière affirmation…

«Une famille de fuckés»
Six ans après Sur le seuil, le réalisateur Éric Tessier et l’auteur Patrick Sénécal refont équipe pour 5150, rue des Ormes, l’adaptation cinématographique d’un autre roman de Sénécal. Normand D’Amour y campe Jacques Beaulieu, un chauffeur de taxi vivant selon un code moral très strict. Sous ses allures de citoyen modèle se cache un soi-disant justicier qui tue les voleurs, les pédo­philes et les meurtriers.

«Dans sa tête, il rend un immense service à la société en la débarrassant de la racaille, souligne D’Amour. Il croit que, s’il ne fait pas sa job, le monde ne tournera pas comme il faut.»

C’est toutefois l’univers du violent patriarche qui bascule en premier, le jour où Yannick (Marc-André Grondin) sonne à sa porte après avoir fait une chute de vélo. En raison de sa trop grande curiosité, le jeune homme se retrouvera, bien malgré lui, séquestré dans l’effroyable demeure. Il y fera la connaissance des autres membres du clan Beaulieu, que le cinéaste Éric Tessier décrit comme «une famille de fuckés» : la mère obéissante (Sonia Va­chon), l’ado rebelle (Mylène St-Sauveur) et la fillette réservée (Élodie Larivière).

«Je voulais brosser le portrait d’une famille en apparence normale, mais qui, dans le fond, a une vision de la justice complètement déphasée», explique Sénécal.

En dépit des images à la fois troublantes et tordues que propose 5150, rue des Ormes, celui que la presse surnomme le «maître de l’horreur» préfère qualifier le film de thriller psychologique.

«Quand on dit horreur, on voit souvent un tueur avec un masque qui tue du monde. J’ose espérer que ce que je fais vaut plus que ça, dit Sénécal. D’un autre côté, il faut que j’assume le fait que je verse dans la violence et que je vais très loin dans la noirceur humaine.»

Physiquement éprouvant
Même s’il s’agit d’un thriller psychologique, 5150, rue des Ormes a été physiquement éprouvant pour les acteurs, et plus particulièrement pour Marc-André Grondin, dont le personnage est malmené pendant plus d’une heure et demie à l’écran.

«Personne ne s’attendait à ce que ce soit aussi difficile que ça, raconte le comédien. À la fin du premier jour de tournage, après avoir passé des heures et des heures à fesser sur une porte et sur un mur, j’avais des bleus un peu partout sur le corps. Une chance que Normand ne me faisait pas mal quand il m’étranglait, parce que je n’aurais probablement pas survécu!»

5150, rue des Ormes
En salle dès le 9 octobre

Articles récents du même sujet

Exit mobile version