Culture

Patricia Kaas chante Piaf à l’Olympia

Cinquante ans après sa mort, on ne compte plus les hommages à Édith Piaf. Mais dans le lot, il en est de plus attendus que d’autres. Celui de Patricia Kaas en fait partie. Métro a rencontré la chanteuse qui se produit jeudi soir à l’Olympia… de Montréal.

Vous avez dans le passé chanté L’hymne à l’amour en duo avec Johnny Hallyday. Est-ce que l’idée de consacrer un album à Piaf est apparue à ce moment-là?
Non, c’est né de discussions et du fait qu’on célèbrera le 50e anniversaire de la mort de Piaf en 2013. Je crois qu’il faut être prête pour ce genre de projet, parce que cela demande un certain courage.

On vous a souvent comparée à Piaf. Est-ce une chanteuse que vous écoutiez petite?
Non, pas trop. Piaf, c’est du vécu, c’est des histoires d’amour, c’est prenant. Lorsque j’étais petite, j’écoutais surtout de la variété française. J’ai entrepris de l’écouter lorsqu’on a commencé à me comparer à elle. J’étais curieuse de savoir ce que c’était.

D’autant plus que ma voix est beaucoup plus basse que la sienne. Et là, c’est très bizarre, je découvre qu’elle était assez proche de ma tonalité, même si elle possédait une voix plus aiguë. Je crois que la comparaison vient du fait qu’il y avait un truc dans l’émotion, dans le populaire, dans le vrai quoi.

Vous parliez de courage. Il est vrai que, comme pour chanter Brel ou Ferré, il faut une certaine autorité morale pour s’attaquer à ce répertoire. Une chanson plus difficile que les autres?
Il y a une chanson qui est un peu mon challenge : Les blouses blanches. C’est une chanson qui est assez théâtrale, mais je l’ai choisie, car ce spectacle, je le veux sous forme de «comédie récital». Comme elle le faisait avec ce pouvoir de dire : «Je suis là et je chante ma chanson.»

Toutefois, je veux aussi y glisser un côté théâtral, car au cours des deux dernières années, j’ai fait des choses différentes qui m’ont procuré une certaine aisance à communiquer des émotions de façon corporelle. Or, cette pièce-là est particulière : c’est l’histoire d’une femme qui devient folle parce que son mari est parti.

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Chanson écrite avant ou après la mort tragique de son amoureux, le boxeur Marcel Cerdan?
Un peu avant. Je voudrais essayer de jouer ce moment où je vais apprendre la mort de Marcel Cerdan et d’exprimer la douleur de mon corps juste avant de chanter La belle histoire d’amour. Une pièce qu’elle avait écrite juste après le décès tragique du boxeur. Je ne voudrais pas qu’il y ait trop de mise en scène dans les chansons. Mais j’aimerais en insérer à certains moments très forts. Sa rencontre avec Cocteau, par exemple.

Un jour, le cinéaste égyptien Youssef Chahine, qui avait bien connu Piaf et Dalida, m’a soufflé que la tragédie des femmes qui vivent dans la lumière est qu’elles ne peuvent pas connaître des relations harmonieuses : leurs mecs n’acceptent pas de vivre dans l’ombre.
Selon ce que je suis en train de lire, Piaf au contraire aimait bien les mettre en avant. Est-ce qu’on peut avoir une histoire d’amour? Je n’en sais rien. Ça dépend des caractères. C’est sûr qu’au début, l’homme a plutôt une admiration. Il se dit : «Wow, c’est fou tout ce qu’elle donne, tout ce partage…» Puis très vite il se dit : «Je ne suis qu’un amant, car son amour est pour son public.» Il y a un problème d’ego aussi. Et c’est vrai, lorsqu’on pense à Whitney Houston ou à Amy Winehouse, qu’il y a la drogue et l’alcool, qui sont très dangereux.

Patricia Kaas
À l’Olympia de Montréal
Jeudi à 20 h

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