Culture

Retour à la Terre du Milieu

Dean O’Gorman (Fili), Aidan Turner (Kili), Mark Hadlow (Dori), Jed Brophy (Nori) et William Kircher (Bifur) dans The Hobbit

Marilyne Leterte - Métro France

Le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson attaque son nouveau triptyque en Terre du Milieu avec The Hobbit : An Unexpected Journey (Le Hobbit : Un voyage inattendu). Il achèvera son périple en 2014 avec The Hobbit : There and Back Again. Métro est allé à sa rencontre à Londres.

Quand le dernier film sortira, vous aurez passé près de 15 ans avec des nains, des elfes et des hobbits. Est-ce que ça aura été un voyage aussi inattendu pour vous que pour nous? 

Absolument. D’ailleurs, au début, j’étais réticent à l’idée de tourner The Hobbit. Pour moi, la trilogie de The Lord of the Rings était l’expérience d’une vie et j’avais clos ce chapitre. Avec un antépisode, je craignais de me répéter, mais je me suis aperçu que The Hobbit, qui a été écrit pour les enfants et contient donc plus d’humour que The Lord of the Rings, me permettait de me renouveler. Pour assurer la continuité entre cette nouvelle trilogie et l’ancienne, il a d’ailleurs fallu trouver l’équilibre entre le ton plus naïf de Bilbo et celui, plus adulte, plus sombre, de la trilogie.

D’où vous vient cette fascination pour la Terre du Milieu?
Alfred Hitchcock disait : «Un film n’est pas une tranche de vie, c’est une tranche de gâteau.» Et bien, moi, j’aime les films qui sont des tranches de gâteau, qui permettent d’échapper à la réalité. Et j’ai retrouvé chez Tolkien tout ce qui me plaisait dans les films fantastiques qui ont bercé mon enfance. King Kong ou les films de Ray Harryhausen, par exemple.

Considérez-vous avoir pris un risque en choisissant un acteur quasi inconnu comme tête d’affiche?
Concernant la distribution du Hobbit ou de The Lord of the Rings, il n’y a jamais eu de pression pour une raison fort simple : la star, c’est le bouquin, l’histoire! Et je n’imaginais personne d’autre que Martin Freeman dans la peau de Bilbo. Il a l’ambivalence nécessaire au personnage : c’est un acteur dramatique avec un très fort potentiel comique. Je n’ai reculé devant rien pour qu’il joue le rôle. J’ai même fait une pause de deux mois en plein milieu du tournage pour lui permettre de respecter son engagement avec la série Sherlock. C’est très inhabituel pour un film de cette envergure!

Auriez-vous tourné The Hobbit sans Ian McKellen, qui joue Gandalf, et tous les anciens de The Lord of the Rings?
Sûrement pas. Je crois à la communauté de l’anneau, à la ville comme à l’écran, et le retour des anciens était nécessaire pour créer une unité entre les six films. Mais je ne suis pas dupe : si je n’avais pas tourné The Hobbit, MGM et Warner l’auraient sans doute fait sans moi, sans Ian, sans les autres!

The Hobbit est projeté en HFR 3D dans certaines salles. Pourquoi toujours repousser les limites de la technologie?
Selon moi, les réalisateurs ont une responsabilité vis-à-vis du public. Il y a tellement de sorties chaque semaine, et tant de nouveaux supports pour regarder les films, qu’il faut offrir au spectateur le meilleur pour qu’il ait envie de se déplacer en salle. Le monde avance, la technologie évolue et le cinéma doit s’adapter en se faisant plus précis, plus immersif. Ces techniques qui nous paraissent démesurées aujourd’hui sont la norme de demain.

Les deux suites du Hobbit vont vous occuper jusqu’en 2014. Et Tintin alors?
Nous travaillons actuellement au scénario et espérons l’attaquer à la motion capture l’an prochain. Comme le second volet du Hobbit est en postproduction et que je tourne le dernier dans un an, j’ai enfin du temps pour m’y consacrer!

À la défense du Hobbit

La nouvelle trilogie de Peter Jackson a fait la manchette bien avant sa sortie en salle. Les membres de l’équipe se prononcent sur les controverses qui ont entouré les films et leurs techniques novatrices.

The Hobbit : An Unexpected Journey
En salle dès vendredi

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