Cette semaine, Zone 3 se mouille avec le dévoilement de la courte série Teodore pas de H exclusivement sur le web sans l’accroche à une plateforme de diffusion comme Tou.tv ou le Club Illico. Il faut donc se tourner vers le site officiel de la série, teodorepasdeh.com, ou encore Facebook et YouTube. Sinon, la série sera relayée sur le site de Vrak.tv cet automne pour les plus patients.
Mais ça mange quoi en hiver, Teodore pas de H? C’est Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques qui tient le rôle-titre de Teodore, un jeune homme de trente ans qui décide d’aller terminer son secondaire après ses échecs sur le marché du travail. Il reçoit par contre un diagnostic coup de poing dès le premier épisode: il souffre d’un TDAH. On explique ainsi rapidement la mise en scène hyper nerveuse et la narration efficace qui saute du coq à l’âne pour suivre le quotidien de Teodore.
C’est efficace et concis.
Parlant d’efficacité, j’aime beaucoup la petite équipe derrière la production. Nathalie Doummar assure les textes et l’un des rôles principaux de la série. Son frère, Daniel Doummar, donne la réplique à Larrue-St-Jacques dans le rôle du coloc un peu décalé, et Louise Bombardier pimente le tout dans le rôle de la mère de Teodore.
À partir de là, le récit se développe pas mal comme on l’imaginerait. C’est-à-dire avec ses difficultés, ses émotions et un intérêt amoureux malgré les obstacles et les différences. D’un autre côté, ce n’est pas tant l’originalité que l’exécution qui plaît en visionnant la série, et il faut donner un coup de chapeau à Larrue-St-Jacques, qui ne fait pas qu’étaler un registre comique. Il y a de belles nuances dans son Teodore même si la béquille du verbe rapide est un peu trop utilisée. Quand on prend un pas de recul des moments cacophoniques, les personnages se dévoilent avec une belle profondeur et c’est surprenant d’en offrir autant au public en si peu de temps.
La fiction a d’ailleurs été sélectionnée à CANNESÉRIES pour le prix de la meilleure série courte. Même si Teodore pas de H a fait bonne figure, c’est une série australienne, Over and Out, qui est repartie de la France avec le prix dans ses bagages.
Avec six épisodes de moins de dix minutes, ça se visionne sur l’heure du lunch si vous le souhaitez. On ne réinvente pas le genre, mais pourquoi se priver d’un récit efficacement raconté avec une franche dose de visages que l’on voit moins souvent au petit écran.
Une belle découverte.
https://www.youtube.com/watch?v=M2pr2ZcmqIA