Culture

Un nouveau festival sur le fleuve

Le parc national des Îles-de-Boucherville

Marie-Lise Rousseau - Métro

Un autre festival de musique à Montréal? Oui, mais celui-ci, promis, offre une expérience qui était jusqu’ici inédite: des concerts en pleine nature, à deux pas de la ville. Bienvenue au festival Beside.

Beside, c’est d’abord un magazine­ bilingue axé sur l’environnement et le plein air publié depuis 2016. Son objectif: rapprocher l’humain de la nature. Selon son fondateur, Jean-Daniel Petit, rien de mieux que la culture pour créer ce pont.

«En tant que personne qui a grandi devant une immensité, l’important c’est de pouvoir voir loin. L’horizon me manque dans la vie. Alors chanter et être dans la nature c’est ce qui me rend le plus sensible. C’est l’abandon total!» Elisapie, qui a grandi à Salluit

Son équipe en a eu la preuve l’an dernier en organisant des «canoë-concerts», série de spectacles intimistes à bord d’une petite embarcation sur un lac. L’étape suivante était tout naturellement d’organiser un festival de musique en plein air.

Le tout à deux pas de Mont­réal, au parc national des Îles-de-Boucherville. «Très peu de villes peuvent se vanter d’avoir un parc national dans leur cour arrière, avance Jean-Daniel Petit. C’est méconnu et pourtant, c’est un superbe parc, entouré du fleuve.»

«Dans le bois, il n’y a pas d’électricité. La nature nous impose de jouer en formule acoustique; c’est un peu comme déshabiller notre musique. Et la musique toute nue, c’est beau et ça donne des frissons dans le dos.» Éli Doyon

Certains festivals éloignés des grands centres, comme le Festif! de Baie-Saint-Paul ou encore le Festival de la Chanson de Tadoussac, proposent depuis quelques années déjà des expériences musicales dans un cadre enchanteur, que ce soient des concerts acoustiques dans un champ au lever du soleil ou encore des performances au bord du fleuve.

Rien de tel n’était offert parmi l’offre abondante de spectacles adressée aux Mont­réalais. «On est vraiment en plein air, mais si on lève la tête comme un oiseau, on se rend compte que la ville est à côté, poursuit le passionné de nature. C’est l’occasion de se sentir complètement dépaysé, mais à deux pas de la maison.»

«C’est toujours fascinant­ d’entendre comment­ notre musique change selon de notre environnement­. Les impondérables et les bruits inusités­ ambiants ajoutent un je-ne-sais-quoi de positif plus souvent qu’autrement.» Jason Bajada

Il sera par exemple possible pour les festivaliers d’assister à un spectacle de Philippe Brach autour d’un feu de camp, puis de rentrer dormir chez eux en ville. Ou encore, pour ceux qui ont choisi de camper sur le site, de se faire réveiller par la harpe d’Emilie Khan. Les plus chanceux, les mélomanes qui ont sauté sur les 100 premiers passeports du festival, pourront quant à eux assister à un concert privé du pianiste Jean-Michel Blais dans un lieu secret.

«Ça crée des petits moments intimes et vraiment mémorables», et ce, tant pour le public que pour les têtes d’affiche de l’événement, assure Jean-Daniel Petit.

«Le décor est beaucoup plus spécial! Une salle, aussi belle et originale soit-elle, reste une salle. Jouer dehors, dans la nature, surtout pour cinq gars des Laurentides, c’est toujours différent et divertissant. Ça change l’expérience, autant pour nous que pour les spectateurs! On adore ça!» Foreign Diplomats

Ces derniers apprécient particulièrement la proximité que confèrent ces lieux, comme en font foi les témoignages ci-dessus recueillis par Métro. «Il y a quelque chose de sensoriel dans la nature. Il y a des odeurs, des sons différents… Ça crée aussi beaucoup d’émotions», ajoute Jean-Daniel Petit, également fondateur de la compagnie de canots et kayaks abitibi & co, qui édite le magazine Beside.

Alors que 82% de la population nord-américaine habite en zone urbaine, la volonté des citadins de se rapprocher de la nature est plus forte que jamais, assure-t-il.

«Mon album vient de la nature. Quelle bonne idée d’aller le chanter là, dans l’espace sauvage, où tout est possible.» Philémon Cimon

«Pas besoin de partir à l’aventure. Être nu-pied dans un parc est une façon d’être proche de la nature, ou encore aller pique-niquer, ou juste de marcher sur le mont Royal… C’est faisable dans une certaine forme de simplicité.»

C’est pourquoi, en plus des concerts d’artistes locaux comme La Bronze, Qualité motel et Beyries, le festival Beside propose d’approfondir ses connaissances du plein air par l’intermédiaire de conférences et d’ateliers. Ceux-ci aborderont une variété de sujets, allant de la confection d’un jardin urbain à la fabrication de cosmétiques, en passant par l’apprentissage de savoirs traditionnels autochtones.


Festival Beside

De vendredi à dimanche au parc national des Îles-de-Boucherville

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