Culture

De Montréal à Detroit, Pony résiste avec les artistes locaux

Pony Résiste

Pony et Caroline Monnet dans «Résiste!»

Dans la nouvelle émission documentaire de TV5, Résiste!, l’artiste montréalaise Pony nous emmène à la rencontre de ses pairs. Ensemble, ils discutent des échappatoires à la culture de masse de leurs villes, faisant d’elles des lieux uniques.

Le point commun entre la musicienne d’ici Elisapie, la cinéaste britannique Lorna Tucker et l’animateur de radio néo-orléanais Dj Action Jackson? «Toutes ces personnalités font partie de la contre-culture, de la résistance à la gentrification, à la facilité et à l’oppression. Elles ont un profond désir de changement, d’évolution, de mettre en avant leur communauté», nous dit Gabrielle Laïla Tittley – que l’on connaît mieux sous l’alias Pony – à propos des invités de Résiste!.

«Ce n’est que bénéfique pour nous Montréalais d’ouvrir nos yeux et nos oreilles à ce qui nous entoure.» – Pony, présentatrice de Résiste!

Résister est ainsi le fil rouge qui guide les escapades de la nouvelle animatrice à travers les capitales culturelles les plus intrigantes. Montréal, bien sûr, en est.

«On aurait pu dresser la liste des top artistes les plus populaires or whatever, mais dans ma tête ce n’est pas très représentatif et ça exclut beaucoup de quartiers. C’est pour ça qu’on a choisi de se promener à Rivière-des-Prairies, à Montréal-Nord, tout comme à Rosemont et au Village. Le portrait de notre ville est donc plus réaliste, sans l’impression de déjà-vu des médias. Je suis tellement fan et contente de cette vision!», poursuit-elle.

Une Pony qui résiste, et dénonce

De Will Prosper à Caroline Monnet, il tenait à coeur à Pony de montrer la diversité montréalaise. «Cette différence est un atout, une richesse. On est complexes et diversifiés, et on est beaux dans tout ça.» Pour celle née d’une mère palestinienne et d’un père franco-ontarien, cela va de soi, le fossé dans les médias, lui, est cependant béant. «On a beaucoup de talents au Québec et on est fier d’eux, mais trop manquent de rayonnement.»

Pour cette raison, son équipe s’est rendue dans la Petite-Bourgogne afin de parler avec Nate Husser, «le Drake québécois». «Il n’a pas la reconnaissance qu’il mérite», regrette-t-elle. Et de poursuivre: «il est de loin le meilleur rappeur au Québec, mais il y a un problème mathématique quand on regarde de près sa carrière. C’est mon avis personnel, et je le dis dans l’émission, mais je pense que c’est à cause de la langue, du racisme.»

La Montréalaise ne manque pas d’argument pour mener à bien le débat. «On vient de partout et à un moment donné il faut accepter qu’il n’y ait pas juste le français et l’anglais ici. Pourquoi repousser tout ce qui n’est pas francophone?»

Soif d’apprendre

Justement parce qu’elle aborde le racisme systémique, la francophonie ou encore la culture autochtone, Résiste! est une émission qui résonne avec l’actualité. Des thèmes, selon une Pony éloquente, dont «on devrait en parler tout le temps, jusqu’à ce que ça change. Je pense d’ailleurs que tout le monde a hâte à ce moment où la reconnaissance et l’inclusion seront totales».

Et puisqu’elle a sillonné plusieurs métropoles nord-américaines, Pony nous apporte un éclairage supplémentaire sur la notion de racisme systémique qui ronge les États-Unis. «J’étais bien au courant, mais il y a des niveaux que je ne comprenais pas.» Le public également, grâce aux paroles d’artistes, y voit désormais plus clair.

Enfin, un peu à la manière des Chef’s Table et Street Food, l’émission nous montre un autre visage des villes, positif et singulier. «Résiste! peut être une belle dose d’inspiration en ces temps de pandémie. J’ai adoré ces échanges profonds et vrais. J’en suis très fière», relate Pony.


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