Les journalistes de Métro vous livrent leur sept coups de cœur culturels de la semaine dont l’exposition Divina Dalí, l’album Renaissance de Game Genie Sokolov, Le film La bête lumineuse et d’autres.
Divina Dalí
Le Grand Quai du port de Montréal offre une incursion bien singulière dans l’univers éclaté du célèbre peintre espagnol Salvador Dalí. L’exposition Divina Dalí rassemble une centaine d’illustrations inspirées de La Divine Comédie, chef-d’œuvre littéraire de l’écrivain et penseur Dante Alighieri, figure importante du Moyen Âge. À travers une épopée biblique composée de trois mondes imaginaires, l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis, on s’immisce dans la part d’ombre et de lumière de l’humanité. C’est l’occasion d’explorer une facette méconnue et plus intime de l’incontournable artiste surréaliste. À ne pas manquer lors de votre prochaine balade dans le Vieux-Montréal.
Charlotte Mercille
Renaissance de Game Genie Sokolov
Pour son troisième album, Game Genie Sokolov continue de nous abreuver de son univers synthwave/synthpop empreint d’amour et d’inclusion. L’artiste trans fait la part belle aux collaborations sur Drag Machine (avec la drag queen montréalaise Matante Alex), Another Woman ou pour la reprise géniale d’I Feel Love en version chiptune. GGS n’oublie pas ses premiers amours pour le jeu vidéo avec Soleil ou Catgirl Planet que l’on dirait tout droit sorties d’une cartouche 16-Bit oubliée dans un grenier…
Sur les plateformes d’écoute
Martin Nolibé
La bête lumineuse
Le cinéaste Pierre Perrault braque sa caméra sur un groupe d’amis citadins qui part plusieurs jours chasser l’orignal à Maniwaki, après avoir laissé femmes et enfants. Nous sommes en 1982, et bien plus que la simple poursuite de «la bête», c’est un film sociologique qui nous est donné à voir. Nous suivons ainsi les conversations authentiques et intimes de ces hommes, entre goulées d’alcool et éclats de rire (parfois forcés). Et puis, soudain, c’est l’époque tout entière que nous découvrons.
Sur Tënk
Amélie Revert
Filibuste
Filibuste. Ce mot intriguant est dérivé du terme anglais filibuster, soit obstruction parlementaire. Dès le début, Frédérique Côté réfère au discours marathon de la Texane Wendy Davis qui voulut empêcher le vote d’une loi restreignant l’avortement. Dans ce livre remarquable, il est justement question de femmes – trois sœurs et une mère. Si ce récit féministe semble à mille lieues du débat politique américain, l’autrice nous raconte bel et bien une histoire matriarcale.
Aux Éditions Le Cheval d’août
Amélie Revert
Le Pavillon
Devant la frénésie des prix du logement, le collectif Shock Value s’est donné une brillante mission : conscientiser le public aux valeurs immobilières et le familiariser à ces mécanismes – bien souvent abstraits pour les néophytes – grâce à l’art. La structure interactive du Pavillon (Station Saint-Laurent), deuxième d’une série de quatre, se veut ainsi une installation génératrice de valeur foncière. Pour vous donner une idée, les données récoltées la semaine dernière ont permis son estimation à 26 019,69$! À ne pas manquer!
Le 25 juillet
Amélie Revert
Sa parole contre la mienne
Fidèle à elle-même, Chrystine Brouillet a puisé dans l’actualité récente et carburé à l’indignation pour écrire son dernier roman. Pour s’attaquer à l’enjeu sensible et complexe des dénonciations d’inconduites sexuelles, l’écrivaine a situé son action sur une période de plus de 30 ans. Cette fois, ce n’est pas la détective Maud Graham qui enquête, mais plutôt Myriam Langelier, une jeune journaliste qui a soif de justice. Tout en étant absolument captivant, le récit décrit avec beaucoup de nuances et de justesse la psychologie tordue des agresseurs et le ressenti complexe des victimes. Un livre incontournable.
Aux Éditions Druide
Marie-Lise Rousseau
Claudia à la page
Il y a très peu d’émissions culturelles à la télé, encore moins d’émissions littéraires. La journaliste et autrice Claudia Larochelle comble un peu ce vide le temps d’une série d’entretiens. En 16 épisodes, elle rencontre autant d’auteurs québécois qui ont connu du succès ces dernières années, comme Gabrielle Boulianne-Tremblay, Kevin Lambert et Chrystine Brouillet. Ses questions pertinentes et sa complicité avec ses invités donnent lieu à des échanges francs, intimistes et fort intéressants autour de la démarche créatrice des artistes et des thèmes abordés dans leurs livres.
Sur Savoir média
Marie-Lise Rousseau
Et on se désole pour…
La chronique misogyne de Guy Fournier
Le chroniqueur au Journal de Montréal n’en est pas à ses premiers propos controversés, mais on s’étonne que ses patrons lui aient permis d’exprimer aussi librement sa misogynie cette semaine dans un texte qualifiant les animatrices d’ICI Première de «moulins à parole». Dans cette chronique intitulée Les ricaneuses de Radio-Canada, Guy Fournier leur reproche de «pouffer de rire à la moindre occasion» et de «faire étalage de leurs connaissances». Nous, on lui reproche son sexisme décomplexé et son acharnement contre des femmes – Annie Desrochers, Marie-Louise Arsenault et Rebecca Makonnen, puisqu’il les nomme – qui font un excellent travail.
Marie-Lise Rousseau