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Les Soeurs Boulay: polaroïd d’un instant

La pièce est à l’envers, les guirlandes pendouillent un peu, les petits chapeaux de fête traînent par terre entre les verres vides et les restes de gâteau. En voyant ça, on sent une pointe de nostalgie. Celle du lendemain. Parce que la veille, c’était le fun. Parce que la veille, c’est fini. C’est ça, Le poids des confettis. Un premier album signé par Les Sœurs Boulay, réalisé par Philippe B, qui nous plonge dans un univers baigné de lumière, où les filles n’ont peur ni de dire ce qu’elles pensent, ni de s’enfiler des shooters, ni de pleurer. Un peu.

Après avoir baladé leurs chansons sur les routes, sur les scènes et aux Francouvertes, qu’elles ont remportées, Mélanie et Stéphanie proposent désormais leur premier long jeu, réalisé par Philippe B. Meublé d’instants lumineux, de compositions enlevées, mais aussi de notes tristes, l’album, qui porte le joli nom Le poids des confettis, alterne entre cœurs brisés et cœurs heureux. Ceux qui se brisent, donc, comme dans Sac d’école, chantée par la blonde Stéphanie, dans laquelle elle se retrouve à n’avoir «pu d’amour pis pu d’maison». Et puis les cœurs qui sont à la fête, comme dans Des shooters de fort sur ton bras, un hymne de folle liberté.

Stéphanie confie d’ailleurs que «l’équilibre entre les peines et les joies était très important». «Chaque moment triste de mon existence et de celle de Mel se retrouve sur cet album, confie-t-elle. C’était douloureux, c’était des bad lucks, mais finalement, je dis merci à la vie d’avoir vécu ça! Parce que c’est ce qui a fait qu’on a composé des tounes… et qu’on est devenues des femmes!» Et puis, on sait bien qu’une peine d’amour donne souvent naissance aux meilleures chansons country…

On connaît l’histoire. Après avoir fait leur chemin musical chacune de leur côté, les deux Gaspésiennes se sont levées au lendemain d’une soirée arrosée, le cœur gros, l’esprit triste, et ont décidé de chanter ensemble. Puis, elles ont posté un morceau en ligne, ont recueilli des commentaires enthousiastes et sont devenues Les sœurs Boulay pas seulement dans la vie, mais sur scène aussi. «Le reste est histoire», comme on dit, the rest is history.

Lorsque nous les rencontrons, elles ont des sourires grands comme ça. Les yeux brillants, elles nous disent que, ces temps-ci, elles ont toujours envie de sortir les confettis. Elles en fabriquaient d’ailleurs quand elles étaient petites, avec des poinçons et une feuille. Peut-être même à l’âge qu’elles avaient sur la photo de la pochette de leur disque. Une pochette sur laquelle on les voit enfants, vêtues de t-shirts roses, devant un ciel immense. Cette photo aux couleurs pastel délavées qu’elles ont mis un temps fou à choisir évoque plein de souvenirs. «Ça nous remémore notre enfance, les instants qui y sont rattachés, la musique qui est entrée dans nos vies à ce moment-là aussi. Notre père était vraiment mélomane. Chez nous, on avait une pile de vieux vinyles qu’on écoutait», raconte avec émotion Mélanie. «Et puis, rajoute son amie, cette photo, c’est aussi la Gaspésie, le bois, la mer…»

Aussi authentiques, vraies et sincères en entrevue qu’elles le sont sur leur album, les deux inséparables parlent autant de musique que de leurs expériences de vie. Elles nous racontent des histoires d’enfance, ou confient qu’elles ont été à la pêche accompagnées de… Captain Morgan. Elles rappellent aussi que, pour ce disque, elles ont «reçu deux cadeaux». De Noël. «Arrivés sous l’sapin!» complète Mélanie. Deux chansons signées Stéphane Lafleur, parolier d’Avec pas d’casque. Ôte-moi mon linge et Ton amour est passé de mode. «Il nous a fait dire des choses que les filles ne disent généralement pas!» lance la brunette. «On attend des filles qu’elles soient toujours gentilles et polies, rajoute sa sœur. Nous, on avait envie de briser ça. Et Stéphane l’a tout de suite compris.»

Enregistré «presque en live», en une semaine sous la neige du mois de décembre, Le poids des confettis vient du cœur. Un coeur brisé, recollé, avec les morceaux de scotch qui paraissent. Un cœur sincère, qui en a vu d’autres.

«Ce sont des chansons qui parlent de thèmes différents, mais notre personnalité passe à travers tout ça, dit Stéphanie. On souhaitait vraiment que ce disque soit une capture du moment.» «On ne voulait pas qu’il soit parfait, poli et lisse, renchérit sa complice. On voulait qu’il laisse place aux erreurs, aux fous rires, aux explosions de larmes en plein milieu d’une toune pendant qu’on donne un show…» Des moments vécus? «Oui… Tous!»

Mélanie :
1. L’insoutenable légèreté de l’être, de Kundera. «C’est mon premier chum qui me l’avait offert en cadeau. Il avait vraiment bien saisi ma personnalité! C’est le livre de ma vie. Il me représente vraiment. Je l’ai lu environ 12 fois.»
2. Un maillot de bain. «J’aime la mer et j’adore me baigner. Quand il y a de l’eau, je me sens vraiment libre!»
3. Un jet privé… ou une machine à voyager dans le temps. «Pour pouvoir être n’importe où dans le temps de le dire; pouvoir arrêter de m’ennuyer des gens, arrêter de vouloir être ailleurs. Pour simplement m’y retrouver en embarquant dans mon avion ou dans ma machine! Pour pouvoir aller en Gaspésie plus souvent aussi.»

Stéphanie :
1. Des aiguilles à tricoter et une balle de laine. «J’aime vraiment ça, tricoter!Ça me relaxe énormément.»
2. Un café. «C’est une de mes passions, le bon café! J’en ai toujours un à la main!»
3. Un appareil photo. «J’adore avoir des souvenirs des moments que je vis…»

Chanson de route. Votre chanson ou votre disque de route, c’est vraiment Paul McCartney?
Mélanie :
Parfois, oui, mais la toune qui nous a vraiment suivies ces derniers temps, c’est La journée qui s’en vient est flambant neuve, d’Avec pas d’casque.

T’es pas game. Vous ne seriez jamais game de faire quoi?
Stéphanie :
On est vraiment gênées avec les gars et ça, ça ne change pas. Même si on devient des femmes et qu’on s’épanouit!
Mélanie : Avant, j’étais plus game de frencher un gars sans le connaître! Maintenant, il y a un côté maturité qui s’est installé… malheureusement! (Rires)

Lola en confiture. Une saveur, fraise, framboise, abricot…?
Mélanie :
Je ne suis pas très confiture, mais rhubarbe-fraise. Pour le côté sucré et surette en même temps!

Le poids des confettis. Vous les sortez à quelle occasion?
Stéphanie :
Moi, c’est quand mes amies ont des bébés! J’aime vraiment les bébés! (Rires)

Le poids des confettis
En magasin dès mardi
Les sœurs Boulay
Aux FrancoFolies
Le 21 juin

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