L’auteur Simon Roy, qui avait reçu un diagnostic de cancer du cerveau incurable en février 2021, s’est éteint samedi dernier, le 15 octobre, ont annoncé les Éditions du Boréal par communiqué. Il a demandé l’aide médicale à mourir.
« Il ne fait aucun doute que l’œuvre qu’il nous laisse, marquée par une profonde originalité, nous aura obligés à reconnaître que les récits, mêlant inextricablement réalité et mensonge, constituent la substance même de nos vies. En questionnant radicalement les prérogatives de la littérature, il nous aura rappelé son inépuisable pouvoir », exprime son éditeur.
Au cours de la fin de semaine, plusieurs personnalités publiques lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux.
Son roman Ma vie rouge Kubrick, où il était question de son obsession pour le film The Shining de Stanley Kubrick, l’a révélé avec éclat en 2014. Ce premier livre lui a valu le prestigieux Prix des libraires l’année suivante.
Maniant un style alternant entre fiction et réalité, celui qui a longtemps enseigné la littérature au Cégep Lionel-Groulx a poursuivi ses réflexions sur la vérité et le mensonge dans ses œuvres subséquentes : Owen Hopkins, Esquire en 2016, puis Fait par un autre en 2021, une éblouissante biographie fictive d’un vrai faussaire.
Le père de deux enfants, Romane et Colin, a signé cette année son ultime livre, Ma fin du monde. L’ancrant dans le trépas qu’il voyait poindre, il y entremêlait une peur réelle — l’invasion irrémédiable du cancer dans son cerveau — et une autre, chimérique — une invasion de Martiens.
Sa conjointe Marianne Marquis-Gravel, qui l’a accompagné dans sa lutte, a fait paraître en septembre dernier Dans la lumière de notre ignorance, un premier roman très personnel, le récit d’une mort annoncée, dans lequel elle explore leur vie amoureuse, d’avant le diagnostic à l’après, celle qui ne pourra exister.