Entre documentaire et poésie, le livre En bas de la côte du photographe Jules Gauthier invite à la découverte des quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve.
Ayant couvert des conflits dans des pays tels que le Liban, la Syrie et l’Irak, Jules Gauthier avait l’habitude de faire des reportages à l’étranger. Ce sont ces expériences qui lui ont permis de trouver son identité visuelle et de le conforter dans son désir de faire de la photo journalistique et documentaire.
Cependant, la pandémie de COVID-19 contraint le photographe à rester au Québec, ce qui l’oblige à repousser un projet prévu aux États-Unis.
«Je me suis rendu compte que je n’avais jamais vraiment fait de projet photo personnel au Québec et même dans ma ville [Montréal], raconte le journaliste âgé de 30 ans. J’ai décidé de profiter de la pandémie pour faire un projet un peu plus local.»
C’est en déménageant dans le quartier Centre-Sud et en descendant en bas de la côte que le natif du Plateau-Mont-Royal a eu l’impression de se retrouver dans « un autre monde ».
«Le Plateau est gentrifié depuis de nombreuses années, tandis que le Centre-Sud, ainsi qu’Hochelaga, ce sont deux quartiers historiquement ouvriers et assez populaires», explique Jules Gauthier.
Embourgeoisement
Si Centre-Sud et Hochelaga doivent aussi faire face à l’embourgeoisement, l’aspect populaire de ces quartiers persiste, selon le photographe.
«Je l’ai constaté assez rapidement en arrivant dans le coin, raconte-t-il. Je me suis dit que ce serait intéressant de capter cet esprit populaire qui est en train de disparaître.»
Jules Gauthier commence alors à errer avec son appareil photo argentique dans le quartier et prend en photo des gens, des paysages urbains, des détails du quartier.
Le photographe reconnaît qu’il y a des côtés positifs à l’embourgeoisement, celui-ci permettant de revitaliser certains secteurs par la construction de nouveaux commerces et de nouveaux logements. Ceux-ci doivent cependant être abordables et accessibles aux gens du quartier, ajoute-t-il.
En photo, mais aussi en mots
Jules Gauthier raconte que le livre était censé au départ contenir seulement des photos, mais à la suggestion de son éditrice chez Omri, des poèmes ont été ajoutés à la fin de l’ouvrage.
« Elle connaît beaucoup de poètes et poétesses qui habitent dans Centre-Sud et Hochelaga », explique-t-il, précisant qu’il tenait en revanche à ce que les photographies et les poèmes soient dans des sections distinctes.
La majorité des poètes se retrouvant dans le livre En bas de la côte sera d’ailleurs présente lors du lancement à La Livrerie le 20 octobre pour faire une lecture de leur création.
Au-delà de ces reportages à l’étranger, Jules Gauthier travaille pour le journal Le Soleil de Châteauguay.