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Viggo Mortensen est Freud

Emma Björkman - Metro World News

David Cronenberg porte au grand écran la relation entre Carl Jung et Sigmund Freud, qui a mené à l’approfondissement de la pratique psycha­nalytique. C’est à l’acteur Viggo Mortensen que re­vient l’honneur de jouer le célèbre Freud dans Une méthode dangereuse (A Dangerous Method). Métro s’est entretenu avec lui.


Comment vous êtes-vous préparé pour ce rôle?

Pour plusieurs personnes, j’étais un choix assez curieux. Je me suis dit la même chose quand David [Cronenberg] m’a offert le rôle. C’était risqué, pour l’aspect physique, entre autres. Mais quand j’ai compris comment faire et que je suis devenu plus confortable, pas seulement avec l’aspect physique, mais aussi avec la voix et le sens de l’humour de Freud, j’étais lancé. J’ai lu tout ce qui m’est tombé sous la main à propos de la façon dont il bougeait ou parlait. L’image connue – un vieil homme maigre aux cheveux blancs – que j’avais de lui s’est évanouie. Au cours des deux premières décennies du XXe siècle, avant qu’il ne soit atteint du cancer, il était robuste et avait un grand appétit pour la vie. Il était amusant et généreux. Il n’était pas que poli. Il était aussi très intelligent.


Avez-vous déjà suivi une analyse?

Oui. Il y a 20 ans, j’ai été suivi quelque temps. Je trouvais que j’avais besoin de parler à quelqu’un d’objectif qui n’était pas impliqué émotionnelle­ment dans ma vie. Parfois, tu peux parler à un ami pour te confier, mais à un moment donné, et je le crois encore aujour­d’hui, une confession sans aucun jugement est d’une grande aide. Surtout avec une personne qui peut t’aider à faire le pont entre les différentes choses que tu lui racontes. Ça m’a aidé.


C’était comment de travailler avec Michael Fassbender et Keira Knightley?

C’était très plaisant. Je ne les connaissais pas avant le tournage. J’ai toujours apprécié Keira en tant qu’actrice et je n’ai jamais compris pourquoi certains critiques, sur­tout en Angleterre, ne cessent de l’attaquer. Je crois que c’est une excellente actrice. Elle a pris des risques, a étudié lon­guement son personnage et a fait un travail extraordinaire. Je crois qu’on va se rappeler  longtemps de sa per­for­mance. Michael a fait du bon boulot aussi dans le rôle de Jung. Et il a un excellent sens de l’humour. Nous avons eu beaucoup de plaisir sur le plateau. Nous sommes tous les trois des fans de soccer et nous regardions la Coupe du monde chaque fois que nous le pouvions. Nous misions quand l’Angleterre, l’Allemagne, l’Argentine ou le Dane­mark jouait. Michael encourageait son équipe allemande et j’ai perdu quelques sous lors du match Argentine-Allemagne. Ils se sont bien moqués de moi!   


Il y a un buzz autour du film, qui est pressenti pour un  Oscar…

Par expérience, je sais qu’il ne faut rien supposer. La moitié des nominations sont toujours questionna­bles. Ça n’a pas de sens quand des perfor­mances remarquables sont exclues. J’ai eu la chance d’être sélectionné une fois [pour Eastern Promises, en 2007] et j’ai été agréa­blement surpris. À mon avis, toutefois, certaines de mes performances étaient meilleures ou aussi bonnes que celle-là. Et je ne comprends toujours pas pourquoi David Cronenberg n’a jamais été en lice dans la catégorie du Meilleur réalisateur. Ça me dépasse. Pour moi, c’est l’un des meilleurs, et plusieurs réalisateurs médiocres ont déjà été en nomination. Mais c’est la vie. C’est parfois une drôle de loterie, un concours de popularité.

A Dangerous Method
En salle le 13 janvier

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