La chanteuse de Saint-Émile Mélissa Bédard a lancé son cinquième album, Aime-toi comme ça, le 27 janvier dernier. Pour ce nouvel opus, l’artiste est allée puiser au plus profond d’elle-même pour pondre son projet le plus intime en carrière.
La première chanson, du même titre que l’album, illustre très bien le côté plus personnel développé par l’artiste de Québec. C’était la première fois qu’elle enregistrait un morceau qu’elle a elle-même écrit.
La genèse de Aime-toi comme ça a de quoi surprendre, mais n’a rien d’étonnant aux yeux de Mélissa Bédard. «J’étais sur l’autoroute 20 quand j’ai eu l’idée pour la chanson. Je me suis arrêtée sur le bord de la route et je me suis mise à écrire toutes les paroles! Ça coulait naturellement.»
Ce sont les commentaires haineux et l’envie de donner un exemple d’acceptation de soi à sa fille de 13 ans qui l’ont poussé à prendre la plume pour une première fois. «Ce n’est pas le plus grand déploiement par rapport aux mots employés, mais l’important c’est le message fort qu’elles transmettent, fait valoir l’autrice néophyte. En pleine époque du paraître, je veux qu’on se souvienne que personne n’est parfait et qu’il faut s’aimer comme on l’est.»
Mélissa Bédard ne cache pas qu’elle ressent encore plus de fierté en écoutant le fruit de ses réflexions mis en musique par ses amis Simon Dancause et Étienne Bureau. Elle a également participé à l’écriture d’une autre chanson sur l’album, À jamais…Adieu, en collaboration avec le pianiste et directeur musical, Roby Talbot.
Cette pièce aborde un autre sujet sensible: l’aide médicale à mourir. L’artiste de Québec a vécu le départ d’un proche qui a demandé la mort au cours des dernières années. Dans un dernier message adressé à Mélissa Bédard, il avait écrit «à jamais…adieu».
Avec cette chanson, elle souhaite donc faire tomber les tabous. «La mort, c’est quelque chose d’inévitable. On va tous passer par là un jour. Je pense que ça ne peut qu’être bon d’en parler.»
Hommage
Parmi les 11 pièces de son nouvel album, Mélissa Bédard a décidé de glisser trois hommages posthumes à des artistes québécois qui ont perdu la vie dans les dernières années. On peut entre autres entendre Marie-Jo de Karim Ouellet et Tu ne sauras jamais, des BB, en l’honneur de Patrick Bourgeois.
La chanteuse a toutefois tenu à réserver une place particulière à un monument de la musique québécoise avec Un certain sourire de Michel Louvain. «J’ai eu l’occasion de le croiser à trois reprises dans ma vie, dont une fois quand j’ai interprété cette chanson-là pour lui aux Enfants de la télé. Il est décédé environ un an plus tard.»
L’artiste de Saint-Émile avoue avoir découvert plus sérieusement l’œuvre de Michel Louvain après sa mort. «J’y ai trouvé une musique qui fait ressortir de fortes émotions positives. J’ai compris pourquoi il avait autant de fans qui l’aimaient tellement», confie-t-elle.
À Québec pour y rester
Dans le paysage artistique québécois, Mélissa Bédard est une irréductible Gauloise qui refuse de rallier Montréal et ses environs. «J’aime profondément Québec. J’ai grandi ici et j’habite dans le même quartier, entourée des mêmes amis que durant mon enfance. C’est important pour moi d’y demeurer pour ne pas déraciner mes enfants.»
Même si les heures de route pour revenir d’une soirée électrisante sont parfois un dur retour à la réalité, elle apprécie cette distance entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle. «Quand je suis à la maison, je suis Maman et ça me fait du bien qu’il y ait une cassure entre les deux mondes, conclut la chanteuse. Ça me permet de garder mon équilibre et de rester terre à terre.»
Le nouvel album de Mélissa Bédard, Aime-toi comme ça est disponible en magasin ou en ligne depuis le 27 janvier.