Le musée Pointe-à-Callière inaugurait mardi, dans son nouveau pavillon, sa toute dernière exposition permanente, Pirates ou corsaires? Une exposition interactive et familiale, que Métro a visitée… en compagnie des jeunes apprentis corsaires qui ont été consultés pour la concevoir. Nous vous faisons faire le tour du navire en six étapes.
Les activités conçues pour les enfants ne sont pas rares à Montréal, mais Pirates ou corsaires? a ceci de particulier que deux classes (de quatrième et cinquième années) de l’école primaire Lanaudière ont été consultées afin de s’assurer que le concept plaise aux jeunes, tout en demeurant éducatif. Et ça tombe bien, parce que c’est en plein ce que ceux-ci souhaitaient.
«On a averti les enfants qu’il n’y aurait probablement qu’un ou deux moments dans le parcours qui s’apparenteraient à des jeux vidéo, expliquent la directrice générale de Pointe-à-Callière, Francine Lelièvre, et la directrice du projet, Monique Camirand. Et ils en ont été heureux! Ils ont dit que des jeux vidéo, ils en avaient suffisamment à la maison, qu’ils voulaient manipuler des objets, vivre l’expérience, faire face à des défis intellectuels.»
Conçue, réalisée et rédigée par Raynald Michaud (qui est notamment derrière le personnage Pépo-citrouille du Bal des citrouilles, au Jardin botanique, et qui a collaboré à plus d’une reprise avec Pointe-à-Callière), l’exposition a été conçue pour être «multisensorielle, émotive et éducative», ajoute Mme Lelièvre.
Pour servir de cadre à l’exposition, un navire mesurant 6 mètres par 20 mètres a été construit au centre de la salle d’exposition. Ce bateau est bâti sur le modèle du La Belle, un vaisseau corsaire de la fin du 17e siècle.
Les enfants sont ainsi engagés comme corsaires à bord de ce vaisseau, et doivent «se rendre» jusqu’à Terre-Neuve pour «débusquer les Anglais» avec le corsaire d’Iberville…
Comme l’exposition vise notamment à faire découvrir des personnages importants de l’histoire du Canada aux enfants, c’est ici Pierre Le Moyne d’Iberville, corsaire montréalais (et explorateur qui a notamment donné son nom à une rue et à une station de métro) qui est au centre de l’exposition – c’est d’ailleurs lui, au moyen d’une vidéo, qui accueille les jeunes corsaires à bord de son navire.
Parmi les artefacts exposés, on retrouve un costume utilisé dans la série télévisée de Radio-Canada D’Iberville, diffusée en 1967 et en 1968.
Pointe-à-Callière avait déjà présenté, en 2009, l’exposition temporaire Pirates, corsaires ou flibustiers, qui avait obtenu le second plus grand succès du musée (après les samouraïs de Richard Béliveau). Qu’à cela ne tienne, cette expo revient donc de façon permanente, mais dans une version «allégée», explique Francine Lelièvre. «Nous avons repris plusieurs éléments de la première version, mais nous avons allégé le nombre d’objets, ainsi que l’encombrement du bateau», explique-t-elle.
Plusieurs artefacts sont toutefois intégrés au parcours. «Le dernier navire corsaire a été coulé par les Anglais en 1760, raconte Francine Lelièvre. Quand il a été retrouvé plus tard, on y a découvert une collection impressionnante d’objets.»
Outre les artefacts et les costumes de Radio-Canada mentionnés dans la section précédente, on peut aussi voir au cours de l’exposition des maquettes de navires réalisées par Frédéric Back.
Chaque visite est effectuée en groupes d’une vingtaine d’enfants, accompagnés d’un animateur – ou plutôt d’un maître d’équipage.
«Chaque visite dure environ une heure et suit un scénario précis», explique Monique Camirand. Comme nous l’avons dit plus tôt, les enfants y deviennent des corsaires. Et quelle est-elle, cette fameuse différence entre pirates et corsaires? Les corsaires étaient tout simplement autorisés par le roi de France à attaquer les navires ennemis de la Nouvelle-France en temps de guerre, alors que les pirates étaient plutôt des hors-la-loi.
Pour être interactive, elle l’est, cette exposition qui sollicite plusieurs des habiletés des jeunes.
À commencer par cette épreuve où, debout sur une planche juchée sur un dispositif à ressorts, ils testent s’ils ont le pied marin, en passant par l’épreuve où ils doivent collaborer les uns avec les autres pour découvrir comment charger un canon de la bonne manière ou comment placer les planches de bois pour réparer un trou causé par une attaque des navires anglais. Ils vivent aussi une expérience olfactive qui leur donne une idée de ce que sentait une cabine de marins. Les enfants sont donc sollicités autant physiquement qu’intellectuellement.
En outre, les jeunes doivent choisir parmi une série d’objets les cinq qu’ils devraient apporter sur le bateau, se servir d’une boussole pour orienter le navire vers Terre-Neuve, apprendre à faire des nœuds… Et à en juger par les mines réjouies des apprentis matelots qui couraient avec enthousiasme des fers (!) aux latrines (!!) avant d’aboutir à «l’auberge» aménagée pour le lunch, ils ne se sont pas ennuyés une minute.
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Pirates ou corsaires?
- Au musée Pointe-à-Callière. Rez-de-chaussée de l’Ancienne-Douane – Pavillon Fondation J. A Bombardier
- Pour les jeunes de 6 à 12 ans. Chaque année, le musée Pointe-à-Callière accueille quelque 100 000 jeunes visiteurs.
- Prix d’entrée.
- Adulte : 20 $
- Enfant (0-5 ans) : Gratuit
- Enfant (6-12 ans) : 7 $
- Étudiant (13-17 ans) : 9,50 $
- Étudiant (18-30 ans) : 12 $
- Aîné (65 ans) : 16 $