Culture

LA ROUX @ Théâtre Corona

Il y a deux semaines, je me suis réveillé en me demandant ce qui se passait avec La Roux. Ça sortait de nulle part, juste comme ça. Aucune idée d’où ça venait, surtout que je n’ai pas écouté de La Roux depuis trois ans. Pas que je m’inquiétais pour elle ou pour sa vie en général. Je m’en fous un peu de La Roux, à vrai dire. J’aime beaucoup son premier album paru en 2009, mais à part ça, elle peut bien faire ce qu’elle veut, je ne pense pas à elle en prenant mon café le matin. Je m’en sacre de La Roux, en fait.

Je me suis donc réveillé en demandant à ma copine: «What’s up avec La Roux, il me semble qu’on n’en entend plus parler?» Elle a haussé les épaules et on n’en a plus reparlé. Une heure plus tard, je recevais un courriel annonçant son retour ainsi qu’un nouveau single, Let me Down Gently. J’adore ces petits moments magiques de coïncidences complètement inutiles. Puis, boum! concert de La Roux à Montréal, nouvel album en juillet et tout le kit. J’aurais pu avoir une connexion cosmique folle avec n’importe qui – Barack Obama, Alexandre Despatie, Charles Manson – mais non, il aura fallu que je tombe sur La Roux. La vie parfois…

J’ai fouillé un peu et il semble que le gouffre du deuxiè­me album se soit fait sentir dans l’univers de La Roux. Le duo anglais formé de Elly Jackson et de Ben Langmaid a eu beaucoup de difficulté à passer par-dessus l’énorme succès du premier. À tel point qu’aujourd’hui, Elly Jackson se retrouve seul à la barre après une pause/réflexion/création. Le triomphe commercial de Bulletproof et In for the Kill, excellentes chansons pop, a semblé freiner l’élan créatif de Jackson, qui «ne voulait pas cesser d’écrire tant qu’elle n’aurait pas de compositions capables de rivaliser avec ces deux chansons». Elle s’est donc fait oublier pour mieux se concentrer sur ce qu’elle voulait réellement proposer comme suite.

L’album Trouble in Paradise sortira le 7 juillet, mais le premier extrait est disponible en écoute gratuite sur son site officiel. Le morceau nous indique que Jackson reprend là où elle avait laissé en nous proposant de la bonne électro-pop commerciale très bien conçue. Ça met la table pour la suite, et j’avoue être impatient d’entendre le reste de ce deuxième effort.

En 2014, aller à un spectacle de Sharon Jones & The Dap-Kings est un anachronisme. C’est entrer dans un portail ramenant tout droit aux années 1960. Une autre dimension ou le funk-soul de cette époque n’aurait jamais vieilli d’un poil. Que ce soit pour la voix de Sharon Jones ou les vêtements et les harmonies des Dap-Kings, tout y est. Si ce n’était des cellulaires dans la foule, on y croirait. Ils sont justement sous l’étiquette de Brooklyn Daptone Records, qui est déjà mythique malgré son jeune âge. Une compagnie qui fonctionne à échelle humaine et ne semble pas motivée uniquement par les billets verts. Fondé par Gabriel Roth et Neal Sugarman au début des années 2000, Daptone est connue pour son esprit familial. Tout le monde participe aux projets des autres. Même les deux fondateurs partent régulièrement en tournée avec les groupes qu’ils représentent. Une grande famille qui fait les choses autrement, et ça se sent. C’est difficile à définir, mais je dirais qu’avec Daptone, on a droit à de la musique avec de l’âme.

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