Culture

Intouchables: célébrer la vie

Véritable phénomène en France, Intouchables, d’Olivier Nakache et Éric Toledano, débarque sur les écrans québécois. L’acteur François Cluzet revient sur ce film universel que les gens sont allés voir deux, et même trois fois.

Les histoires vraies sont souvent les plus improbables. Surtout celles qui décrivent l’amitié entre un riche tétraplégique (François Cluzet) et la personne embauchée (Omar Sy) – et issue de la banlieue – pour s’occuper de lui.

«Je m’étais toujours rendu compte, avant de faire Intouchables, que je connaissais cette partition, celle de la naissance de l’amitié, explique François Cluzet lors de son passage à Montréal, en se remémorant ses performances dans Round Midnight, de Bertrand Tavernier, et Les apprentis, de Pierre Salvadori. C’est pour ça que j’ai dit aux metteurs en scène qu’il fallait qu’on ait la grâce. Parce que, sans la grâce, on ne fait qu’un un film de plus. Avec la grâce, on peut vraiment transcender le scénario.»

C’est d’abord la qualité de l’histoire qui a attiré le comédien. Puis, la possibilité d’interpréter un personnage ne pouvant se servir de son corps. «Il y avait un défi pour moi, qui suis plutôt un acteur physique, de jouer un immobilisé», explique de sa voix douce celui qui a déjà été dirigé par Claude Chabrol et André Forcier.

Puis, il y avait cette rencontre avec Omar Sy, qui a remporté le César du Meilleur acteur, devant Jean Dujardin qui allait mettre la main sur l’Oscar quelques jours plus tard. «Je crois qu’en valorisant Omar, les Césars ont d’abord voulu fêter un grand acteur et aussi fêter ce qu’est la vie. Tant qu’on est mobile, on peut tout obtenir.»

Mais qu’est-ce qui peut bien expliquer cet immense succès populaire? «Je ne sais pas trop, dit François Cluzet. Je pense simplement que c’est un film qui rend heureux. Il y a quelque chose de formidable de penser que les films peuvent donner quelque chose aux gens, plutôt que de leur prendre une heure et demie de leur attention.»

Montrer ce qui est caché

En mélangeant humour et drame, en multipliant les gags sur les personnes handicapées et celles moins nanties qui habitent en banlieue, Intouchables aurait pu s’attirer les foudres de tout un chacun. Il n’en fut rien.

«Le milieu des handicapés aurait pu nous dire que ça ne se fait pas de rire comme ça, avoue le coréalisateur et coscénariste Éric Toledano. Mais ce sont eux qui nous ont le plus dit merci. Ce n’est pas parce que ce sont des gens handicapés qu’il faut les mettre au ban de la société. Dans les pays pauvres, les handicapés sont dans la société, mais dans les pays riches, pour ne pas les voir, on les met en dehors des villes, loin des regards. Parce que des images de fauteuils et d’estropiés, ce n’est pas beau à voir. Et c’est la même chose pour les gens pauvres, pour les immigrants, qu’on envoie dans les cités…»

Intouchables
En salle dès vendredi

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