Il en a marqué des esprits, Alex, cet amoureux tordu de «Ludwig Van» et d’ultraviolence qui menait sa bande de droogs dans une spirale de folie et de brutalité. Héros de A Clockwork Orange, roman d’Anthony Burgess paru en 1962, popularisé et mythifié par le film de Stanley Kubrick en 1971, Alex revivra en version québécoise l’an prochain. Pour la première fois depuis 1995, année où une présentation de A Clockwork Orange, mise en scène par Alexandre Hausvater, avait pris l’affiche au théâtre Rialto, une production professionnelle de la chose sera montée à Montréal.
Pour tenir la vedette de la version québécoise de ce récit culte, produite par Paul Dupont-Hébert et mise en scène par Véronique Marcotte, il fallait un acteur avec de la gueule. Le choix de Maxime Le Flaguais ne semble donc guère surprenant. Le jeune homme, que l’on a pu voir dans Piché, entre ciel et terre et Trauma, semble avoir exactement la prestance qu’il faut. «Oh, mon Dieu, j’ai hâte!» lance-t-il lorsque nous le joignons au téléphone. «C’est un personnage plus grand que nature. Romantique! Il incarne la violence candide; il a la cruauté d’un enfant. J’ai hâte de l’explorer pour mieux le comprendre. Pour savoir si c’est un psychopathe ordinaire!»
Par un drôle de hasard, il y a trois semaines, alors qu’il ne se doutait pas du tout qu’il assumerait le rôle d’Alex un jour, le jeune acteur a soudain ressenti le désir de revisionner l’œuvre de Kubrick. Notamment Orange mécanique.
«J’ai compris pas mal plus d’affaires que lorsque j’avais 16 ans, mettons!» Comme? «Comme la critique du gouvernement, de la société, l’éducation, la violence, les relations avec les parents… Ça traite de tellement de choses!»
Il reste que Maxime devra être d’attaque. Parce que ce rôle, c’en est un big. Suffit de penser que, dans les années 1960, Mick Jagger avait été pressenti pour le tenir, ce rôle, dans le cadre d’un projet ciné qui n’a jamais abouti. Et,
bien sûr, Malcolm McDowell, qui incarnait Alex dans le film de Kubrick, demeure, encore et toujours, indissociable de l’œuvre de Burgess. «Je trouve qu’il a offert une performance brillante, remarque Le Flaguais. J’espère pouvoir rendre une parcelle de son génie d’interprétation.»
Orange mécanique sera présentée à L’Olympia dès le 13 février 2013. Les répétitions commenceront en septembre. Comme dit Le Flaguais : «Il me reste l’été avant de commencer à extérioriser toute ma folie.»