Noël approche, c’est le temps pour les studios de cinéma de sortir en salle leurs gros canons en vue de la saison des galas de remise de prix. Et qui dit gros canons, dit bien souvent «films inspirés d’une histoire vraie»: Mr. Turner de Mike Leigh, Wild de Jean-Marc Vallée, Unbroken d’Angelina Jolie…
Parmi ce foisonnement de biopics, Métro en a vu trois qui valent le détour et qui sont pressentis pour les catégories de pointe aux Oscars.
Foxcatcher
C’est l’histoire de: John DuPont (Steve Carell), multimillionnaire excentrique, qui propose au champion de lutte Mark Schultz (Channing Tatum) de s’établir sur son domaine pour s’entraîner en vue des Jeux olympiques de Séoul en 1988; une offre que Mark accepte afin de sortir de l’ombre de son frère, Dave (Mark Ruffalo), également lutteur, sans se douter que le dénouement sera tragique.
C’est de qui? Du réalisateur Bennett Miller, à qui on doit entre autres Capote. Miller retravaille avec le scénariste de Capote Dan Futterman, qui co-scénarise Foxcatcher avec E. Max Frye.
On va le voir parce que: Le film explore avec brio la solitude malsaine d’hommes à qui tout a pourtant réussi. Mark Ruffalo est solide comme toujours, Channing Tatum joue la souffrance intérieure avec une étonnante sobriété, et Steve Carell est méconnaissable, non seulement à cause de sa transformation physique qui lui donne des allures d’oiseau de proie, mais aussi parce que l’acteur, d’ordinaire comique, compose un DuPont inquiétant à la folie palpable, mais subtile.
Sortie: Vendredi 19 décembre
The Imitation Game
C’est l’histoire de: Alan Turing (Benedict Cumberbatch), mathématicien de génie est engagé en 1940 par l’armée britannique afin de décrypter Enigma, le code radio des nazis, ce qu’il parvient à faire en mettant au point une machine. Lorsque son homosexualité est révélée au grand jour, Turing est toutefois forcé à se soumettre à une castration chimique pour éviter la prison. Il met fin à ses jours en 1954.
C’est de qui? Du réalisateur Morten Tyldum et du scénariste Graham Moore, qui signe ici son premier long métrage.
On va le voir parce que: Ce n’est pas tout le monde qui connaît ce pan de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale qui a joué un rôle crucial dans la fin de celle-ci, et le film réussit à le rendre compréhensible et intéressant. Et encore une fois, c’est la distribution qui fait la réussite du film – Keira Knightley, Matthew Goode, Charles Dance et, bien entendu, Benedict Cumberbatch (photo) dans le rôle principal, qui rend attachant le génie aux habiletés sociales chancelantes Alan Turing et le joue de façon convaincante, sans tomber dans la caricature.
Sortie: Vendredi 19 décembre
Big Eyes
C’est l’histoire de: Margaret Keane (Amy Adams), une artiste dont les tableaux représentaient des enfants aux yeux disproportionnés, des portraits que son mari Walter Keane (Christoph Waltz), un homme charismatique aux velléités de peintre, la convainc de faire passer pour les siennes, jusqu’à leur divorce dans les années 1960.
C’est de qui? Du réalisateur superstar Tim Burton, qui refait équipe avec le duo de scénaristes derrière son Ed Wood, Scott Alexander et Larry Karaszewski.
On va le voir parce que: On a beau avoir été échaudés par ses décevants Alice in Wonderland et Dark Shadows, on retrouve ici le Tim Burton des bons jours, pour l’excentricité de qui cette histoire semble avoir été taillée sur mesure. Même si on reconnaît sa griffe, son style n’est pas trop appuyé, et le cinéaste trouve en Christoph Waltz l’interprète parfait pour jouer le flamboyant, charismatique et manipulateur Keane.
Sortie: Le 25 décembre