Culture

Le Festival de jazz a un «léger manque à gagner»

Benoîte Labrosse - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Les organisateurs du 36e Festival international de jazz de Montréal (FIJM) ont déclaré samedi compter sur les deux prochaines soirées de beau temps pour rattraper le «léger manque à gagner» dans leur budget de cette année, et sur de futurs partenariats pour éviter que la situation ne se reproduise l’an prochain.

La pluie a fait mal aux ventes sur le site au cours de la première demie du festival, mais pas autant que la concurrence accrue des commerces qui fleurissent sur et autour du site du festival, au coeur du Quartier des spectacles.

Le vice-président et directeur général du FIJM, Jacques-André Dupont, a expliqué que la prolifération des commerces voisins du festival provoque «une baisse constante des revenus». Surtout que les trois quarts des activités du festival sont gratuites et s’appuient beaucoup sur les différentes ventes réalisés sur le site.

Les organisateurs du FIJM ont donc annoncé qu’ils tenteraient d’établir de nouvelles formes de partenariats avec leurs commanditaires privés et gouvernementaux, ainsi qu’avec les commerçants riverains du site. Même si le travail à ce sujet ne fait que commencer, Jacques-André Dupont a affirmé que le FJIM entendait demander «une participation financière» aux commerçants du secteur en vue «d’aider à financer les activités gratuites» du festival.

Il faut dire que, selon ses organisateurs, le festival a attiré plus de 100 000 touristes de l’extérieur du Québec — qui passent en moyenne 7,6 nuitées en ville — ainsi que 50 000 festivaliers québécois qui se déplacent à Montréal pour l’occasion. Des retombées «de 73 millions de dollars d’argent neuf pour la métropole», au dire de M. Dupont.

Le président-fondateur du FJIM, Alain Simard, a fait remarquer que «le festival fait du bien à Montréal» de diverses façons. En plus d’être à l’origine de «la formule d’un site urbain gratuit en plein cœur du centre-ville» et des demandes pour la construction du Quartier des spectacles, le festival vient de faire don du «plus important fonds d’archives audiovisuelles privé» à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, soit 2660 bandes vidéo qui présentent l’évolution de l’évènement, mais aussi de la ville qui l’accueille depuis ses débuts.

Parmi les nouveautés du 36e FJIM, le Club Jazz Casino de Montréal et la série Nouveau Folk ont été «très appréciés du public», a affirmé Laurent Saulnier, vice-président programmation du festival.

Les Québécois Mathieu Holubowski, Coco Méliès, Bears of Legend et Will Driving West se sont produits à la Cinquième Salle de la Place des Arts dans le cadre de la série Nouveau Folk, qui leur était consacrée. La moitié de la programmation du FIJM est d’ailleurs consacrée «aux artistes de chez nous».

Quant au Club Jazz Casino de Montréal, il s’agissait d’un lieu intimiste où des artistes se produisaient en continu alors que les spectateurs sirotaient un verre ou dégustait un plat aux saveurs de La Nouvelle-Orléans. «Nous fondons beaucoup d’espoir sur ce lieu et on va continuer à y travailler musicalement, a déclaré Laurent Saulnier. Il y a un potentiel dans ce Club Jazz qui est vraiment assez incroyable; dès le premier jour, nous avons vu que les Montréalais l’ont adopté.»

Du côté des spectacles en salle, le pourcentage d’occupation a été qualifié de «remarquable» par Jacques-André Dupont.

L’étendue de la couverture médiatique a également été saluée. Plus de 400 journalistes provenant de 16 pays ont été accrédités et quelques médias prestigieux ont produit des émissions spéciales au cours du festival, dont le télédiffuseur public britannique BBC et la chaîne spécialisée française Mezzo Monde.

Le Festival international de jazz de Montréal se terminera dimanche avec la «Grande soirée blues à la mémoire de B.B. King» présentée gratuitement sur la Scène TD, à l’angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue Jeanne-Mance.

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