Culture

Coup de cœur francophone: des hôtes hilares

Humour, réflexion sociale et ambiances musicales cannabinoïdo-seventies, Les Hôtesses d’Hilaire promettent une soirée mémorable à qui se rendra vendredi au lancement/concert de leur troisième chapitre, Touche-moi pas là.

Le téléphone sonne. C’est Serge Brideau, chanteur des Hôtesses d’Hilaire, qui appelle depuis Tracadie, au Nouveau-Brunswick. Flash sur le FME 2013 et première interrogation: porte-t-il toujours le kilt? «Le temps a évolué, j’ai une robe asteure», répond en riant le gaillard barbu de 6pi 2po, qui fait osciller l’aiguille à 300lb sur son pèse-personne. «On travaille beaucoup sur notre spectacle et nos mises en scène. On aime exagérer nos personnalités. À un moment donné, une dame m’a donné une robe, puis une autre… Maintenant, j’en ai cinq pour la scène!»

Ce qui nous conduit à parler d’une certaine identité rock propre aux glam, aux seventies et, bien sûr, à la contre-culture qui semble animer cette formation. «Cette référence me fait chaud au cœur. C’était l’âge d’or de la musique. Moi, j’ai grandi en écoutant cela et la chanson française des années 1960», poursuit-il en parlant de son amour pour Brel et Gainsbourg, qu’il écoutait parallèle­ment à Zappa et à Captain Beefheart.

Mais si on s’attarde souvent au côté festif et loufoque de la formation, le propos de ses chansons est souvent teinté d’une certaine critique sociale. «C’est le fait que l’on crée de la demande pour de faux besoins qui vient me chercher. J’ai 35 ans et plusieurs de mes chums ont eu des enfants. Soudainement, il leur fallait acheter des minifourgonnettes, et ceci et cela. Mon père, lui, il avait un vieux truck rouillé, pis on était ben, ce n’était pas la fin du monde…» s’emporte le gaillard dont le père, Hilaire justement, figure encore une fois sur la pochette du troisième album de la formation. Cette fois en compagnie de son meilleur ami, Alcide, alors qu’ils étaient dans la quarantaine.

Le paternel, toujours solide à 78 piges, serait un personnage à ce point étonnant qu’il méritait que son fils donne son nom à sa formation. D’ailleurs, certains titres de ce nouvel enregistrement lui adressent des clins d’œil, comme Hilaire au Mexique ou encore Club Deauville. Référence locale à un légendaire club de danse situé à l’emplacement d’un ancien concessionnaire automobile.

Parlant de voiture, la tentation de venir s’établir à Mont­réal pour des raisons professionnelles est-elle forte? «Pas vraiment. C’est pas si loin que ça. On s’est acheté un van au diesel l’année passée, pis quand on a affaire à aller au Québec, on y va. On est ben à Moncton, j’aime ma ville et mon monde», poursuit celui qui apprécie la proximité de la ville et de la plage et qui éprouve une grande affection pour les autres membres de la formation qui sont, d’abord et avant tout, des amis au quotidien.

Chose nécessaire pour affronter les écueils inhérents à ce métier. Et c’est cette complicité, jumelée à l’incommensurable bonheur d’éprouver du plaisir en partageant la scène, qui les unit. Ce bonheur exutoire est très puissant chez Les Hôtesses d’Hilaire, comme une drogue. On vous la recommande.

Le rôle de sa vie
Serge Brideau: Je vais arrêter mon travail
d’ambulancier en janvier. J’ai obtenu un rôle au théâtre. Je vais jouer Alden Nowlan. C’est un écrivain décédé dans les années 1980 qui n’avait qu’une cinquième année et qui a obtenu le Prix du Gouverneur général pour sa poésie. Il est devenu prof à l’université. Il était gros, alcoolique, portait une barbe et aimait beaucoup les femmes.
Métro: Un genre de Bukowski?
S.B.: Un genre de Serge Brideau! (Rires)

Les Hôtesses d’Hilaire (avec Lubik)
Au Cabaret du Lion d’or
Vendredi à 20h
Touche-moi pas là
En magasin

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