Culture

Une histoire de Kung Fu et de panda qui se répète un peu

Note: *** étoiles

Coup de tonnerre dans la Chine ancestrale alors que le méchant général Kai revient du monde des esprits pour devenir le maître suprême du territoire et détruire le palais de Jade. Le tyran aux traits du Minotaure verra sa croisade être mise à l’épreuve grâce aux talents du maître de Kung Fu, Po.

Le panda lourdaud et fort sympathique, qui rappelle les traits psychologiques d’un certain ourson jaune qui aime le miel, s’embarque ainsi pour une troisième aventure dans «Kung Fu Panda 3» de DreamWorks Animation. Accompagné des «Cinq cyclones» − Tigresse, Vipère, Mante, Singe et Grue − et de Maître Shifu, celui qu’on surnomme aussi le Dragon guerrier tentera de protéger leur fief et ses habitants.

Malheureusement pour eux, la puissance de Kai est grandissante. À chaque bataille qu’il remporte, il obtient le Chi du combattant. Contrecarrer son invasion devient alors de plus en plus difficile. Po et Tigresse devront alors mettre leurs efforts en commun pour combattre l’ennemi et délivrer leurs amis, dont leur Chi aura aussi été subtilisé par Kai.
Pour remporter la mise, les deux combattants useront de sagesse, de force et de ruse. Encore une fois, «Kung Fu Panda 3» vante la vertu du respect et du travail d’équipe auprès du jeune auditoire.

Père
Si la troisième épopée du sympathique panda est quelque peu redondante dans l’histoire chevaleresque qui se répète cette fois-ci contre un nouvel ennemi, la nouveauté du récit réside dans les retrouvailles père-fils de Po et de son père panda Lee-Shan Ping.

Le père emmène alors son fils au village secret des pandas au grand dam de l’oie qui l’a élevé et qui craint de perdre son fils adoptif. S’ensuit une série de scènes durant lesquelles Po découvre la réalité d’être un panda.

Au-delà de ces retrouvailles inespérées, on peut facilement y voir une fable sur l’adoption et la quête constante de ces enfants à la recherche de leurs origines. La relation père-fils qui tombe quelque peu dans le pathos reste attendrissante.

Philosophie
«Kung Fu Panda 3», qui s’adresse cette fois-ci à un auditoire un peu plus jeune que ses prédécesseurs, tombe dans la facilité moraliste. Po doit trouver qui il est afin de débloquer son Chi intérieur.

Cette morale, qui enseigne aux enfants qu’il suffit de se connaître réellement pour vaincre les plus grandes épreuves de la vie, laisse un goût de déjà vu et le sentiment de quelques raccourcis intellectuels. Le film utilisant l’univers chinois rempli à souhait de proverbes et de belles vertus aurait pu broder une histoire autour de morale plus profonde.

Les enfants en bas âge sont capables d’assimiler bien des éléments. Le troisième épisode de leur héros aurait eu profit à leur inculquer davantage de connaissances et laisser quelque peu tomber les violons sirupeux de la psychologie à cinq sous.

Animation
Le fer de lance de ce long-métrage produit par Guillermo del Toro réside dans la grande qualité de l’animation. Les scènes de combats sont réellement bien réalisées et l’utilisation des dessins de 2D et de 3D se mélange à la perfection. Il est fortement recommandé de voir le film en 3D.

L’univers chinois en est un de couleurs et de vivacité. La réalisatrice Jennifer Yuh Nelson, qui avait épaté lors de la deuxième épopée de Po, récidive cette fois-ci avec un long-métrage d’animation dont le visuel hypnotise le spectateur à plusieurs reprises.

Les prouesses technologiques qui s’inscrivent dans l’instantanéité ne réussissent pas à faire oublier le faible scénario qui tient en quelques lignes. Comme spectateur, nous aurions aimé avoir en tête une histoire plus fournie à la sortie de la salle.

Une fois l’animation enlevée, ne reste que l’impression d’avoir assisté à un film d’une série qui a un peu de difficulté à se renouveler. Il le faudra puisque DreamWorks souhaite produire au total six chapitres des aventures de Po et sa bande.

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