Culture

Louis Morissette talonné à Tout le monde en parle

Louis Morissette a été talonné par la coordonnatrice du Mois de l’Histoire des Noirs, Carla Beauvais, et le rappeur Webster, dimanche soir, alors qu’il venait défendre sur le plateau de Tout le monde en parle ses propos sur la pratique du blackface.

Le comédien et producteur derrière sept des huit derniers Bye bye a d’abord dit avoir constaté que «l’étau se resserre» année après année en ce qui concerne la rectitude politique. Louis Morissette s’est retrouvé au cœur d’un scandale médiatique après avoir signé un éditorial dans le magazine Véro, dans lequel il déplorait avoir été contraint d’engager Normand Brathwaite pour incarner François Bugingo dans le dernier Bye bye pour éviter le blackface, cette pratique jugée raciste dans laquelle un comédien blanc se maquillait grossièrement pour incarner un Noir et rire de lui aux XIX et XXe siècle.

«Pour moi, on est tous égaux, a-t-il affirmé sur le plateau de TLMEP. Jouons dans le même carré de sable ensemble. Je vais rire de toi et tu vas rire de moi. Oui, l’origine du blackface est dégradante, mais pour moi, ici, ça n’avait même pas rapport. On ne riait pas de François Bugingo parce qu’il est Noir. Alors on devient moins inclusif quand il faut incarner un Noir, on agit différemment? Je pose la question. Et je sens que je ne la poserai plus après ce soir.»

Louis Morissette a tenu à préciser qu’il s’était servi de l’exemple du blackface pour illustrer son idée dans son éditorial La victoire des moustiques, c’est-à-dire que la rectitude politique et les commentaires du public sur les réseaux sociaux rendaient les producteurs plus frileux à propos des gags permis dans les Bye bye.

Carla Beauvais a pour sa part précisé que ce qui a soulevé la controverse (notamment la création d’une pétition pour dénoncer l’éditorial du comédien), ce sont précisément ces propos.

«Qu’on se sente obligés d’engager un Noir pour jouer un Noir? C’est là où le bât blesse. Il y a plein de comédiens noirs qui n’arrivent pas à avoir un rôle… À part quand on a besoin de rôles de membres de gangs de rue!»

L’artiste hip-hop Webster a lui aussi souligné le manque de diversité dans les médias québécois.

«Étant né ici d’un père sénégalais et d’une mère québécoise, je ne me suis jamais vu dans la télé. Jamais personne n’a traduit ma réalité de jeune métis de Limoilou. Il faut commencer à trouver des pistes de solution.»

Louis Morissette a assuré qu’il trouvait lui aussi que la télévision québécoise manquait de diversité.

Par ailleurs, il ajouté qu’il ne pensait pas être impliqué dans le prochain Bye bye.

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