L’affaire Jutra aurait pu assombrir les célébrations de dimanche soir, mais ce n’était pas du tout le cas. L’ambiance du «Gala du cinéma québécois» était très animée. Cependant, certains ont tenu à boucler la boucle sur le sujet qui a ébranlé le monde du cinéma dans les dernières semaines.
Réactions des artistes:
Les animateurs Stéphane Bellavance et Pénélope McQuade, en ouverture de gala: «C’est un terrible événement qui nous dépasse tous. Au coeur de cette tragédie, il y a des victimes dans le silence depuis trop longtemps.»
Valérie Blais: «Je pense que ç’a été très habile de la part des animateurs de placer les choses dès le début de la soirée. C’est sûr qu’on ne restera jamais insensible à ça. Ç’a entaché quelque chose, ç’a entaché la vie de quelqu’un. Je pense qu’on fait toutes sortes de débats en société. On commence à dire non à l’abus sexuel chez les enfants et il est temps que socialement on se positionne par rapport à ça. Il y a d’autres cinéastes qui n’ont pas été des pédophiles. Le nom va changer, les choses vont bouger.»
Xavier Dolan: «Ironiquement, je crois que le scandale Jutra lui a plutôt donné beaucoup d’attention. Une attention plutôt indue, mais de l’attention. Le gala est une entité indépendante, l’histoire de Claude Jutra appartient au passé. Le Gala du cinéma québécois existe avec ses films, ses nommés, indépendamment de ça.»
Gilbert Sicotte: «C’est une affaire compliquée. C’est quelque chose de triste. Il y a beaucoup de gens qui ont essayé de gérer ça le mieux possible. Je regarde ce qui se passe ce soir et je crois qu’on est passé à travers. Il reste toutefois une blessure à laquelle il faudra faire attention maintenant. Les blessures ne guérissent pas aussi facilement.»
Lyse Lafontaine, productrice de La passion d’Augustine: «Je pense que ç’a été bien géré par l’organisation. Je pense que l’eau a coulé sous les ponts. L’introduction des animateurs était très touchante, très réelle. Après, on passait à autre chose. Un jour, on va y arriver, les gens seront capables de séparer l’homme de l’œuvre. On devrait garder ce titre générique, c’est très bien, le trophée est très beau! Il est en bois, on est un pays de bois.»
Diane Lavallée: «Je choisirais un prénom, un peu comme les Oscars. Pas de nom de famille, un prénom, ou une étoile! L’étoile du gala va à… Le gala brillera autant malgré tout. Les gens parlent de choses qui appartiennent déjà au passé, moi je n’en parlerai plus.»
Anne-Élisabeth Bossé: «On devrait l’appeler “Mon précieux”, comme dans le Seigneur des anneaux.»