Culture

Voyager avec Bïa

On ne pourrait souhaiter meilleur endroit que la scène de la Marina de l’escale, sur le bord de l’eau, à Lachine, pour partir en voyage au son de la voix de Bïa Krieger. Le murmure de l’eau ne sera pas sans lui rappeler les paysages de son Brésil natal, qui lui ont inspiré Navegar, l’opus qu’elle présentera le 13 juillet.

« Cet album, c’est comme une balade sur le bord de Daniela, le soir, cet immense lit de sable blanc où j’ai grandi et où je retourne à chaque année, pour me promener en écoutant le son des vagues », décrit la gagnante du Félix 2015 dans la catégorie « Album de l’année – Musiques du monde ».

Avant de venir s’installer à Montréal pour y fonder sa famille, la chanteuse a connu un parcours tumultueux. Débutant par une vie d’exilée à l’âge de trois ans, alors que ses parents fuyaient la dictature militaire du Brésil, ils ont trouvé refuge au Chili et ensuite au Pérou.

Bien qu’elle rêvait, dès lors, de devenir chanteuse, ce n’est qu’à l’âge de 18 ans, à Paris, qu’elle a découvert sa voie.

« Quand j’étais petite, je voulais être chanteuse comme on veut être princesse ou danseuse,mais c’est lorsque j’ai commencé à chanter dans les bars que je me suis rendue compte que je n’avais aucune envie de rentrer chez papa et maman et que je voulais faire carrière », raconte-t-elle.

Après un hiatus de quelques années, où elle a vécu pour la première fois le grand amour, Bïa a finalement décidé de rechercher le matériel à la base des huit albums qui ont précédé Navegar.

Inspiration
Le cœur toujours enraciné dans la tradition brésilienne, elle a préféré se concentrer sur des airs de Bossa Nova, Indie ou folk, que de se tourner vers le populaire.

« Il y a tout un style de vie, une attitude, rattachés à la musique pop et ce n’est pas ce que je voulais. Je n’étais pas prête à exposer ma vie intime au public. Je ne voulais pas que mes gens m’aiment pour mon image », ajoute la dame qui ne fait pas ses 49 ans.

Au fil du temps, Bïa a collaboré avec des artistes tels que Lhasa de Sela, qui s’est éteinte le 1er janvier 2010 d’un cancer du sein, ainsi que le multi-instrumentaliste et chanteur, Yves Desrosiers.

Elle note toutefois une différence marqué entre les publics brésiliens et québécois. « Au Brésil, les gens chantent tous, même s’ils ne connaissent pas les paroles. Ils vont attendre le premier refrain et ensuite vont l’entonner spontanément. Au Québec, les gens attendent qu’on les invite à chanter, ils sont plus timides, malgré leur amour de la musique et leur chaleur », conclut-elle.

Les Lachinois auront droit à un spectacle entraînant, où les rythmes chauds de chansons comme Beijo (baiser), adaptés à un spectacle en plein-air, inviteront donc à danser et à chanter sans retenue.

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