Culture

«Comme des bêtes»: parfait pour les petits loups

Étoiles *** et demie

Impossible de visionner «Comme des bêtes» avec ses yeux d’adultes. Le dernier film des créateurs de «Détestable moi» et des «Minions» se regarde avec son cœur d’enfant.

Et des petits loups, il y en avait beaucoup dans la salle lors de la sortie du film d’animation. Tous riaient presque sans exception, faisant de «Comme des bêtes» un incontournable familial.

Le film a été fait et pensé pour cet auditoire. Ses dialogues écourtés à l’essentiel narratif, ses personnages attachants aux mimiques infaillibles, le dynamisme de l’action, la trame sonore rythmée et les couleurs vives rendent l’écoute possible pour de jeunes cinéphiles.

Avec une panoplie de films d’animation destinés à la tranche des préadolescents, il est intéressant de voir arriver sur nos écrans un film bien ficelé dédié aux plus jeunes.

Histoire à quatre pattes
Max (Louis C.K. en version originale), le terrier, est le chien le plus choyé de New York. Sa maîtresse Katie (Ellie Kemper) avec qui il vit depuis que la jeune femme l’a récupéré dans un carton à l’écriteau «Chien à donner» n’a qu’un seul défaut, celui de quitter l’appartement chaque jour pour un lieu inconnu.

Le petit terrier se la coule douce pendant la journée en compagnie de Chloe (Lake Bell), le chat au surpoids, Gidget (Jenny Slate), le petit bichon blanc, Buddy (Hannibal Buress), le teckel élastique, Mel (Bobby Moynihan), le petit molosse, et Leonard, le caniche royal qui écoute du punk. Sa quiétude sera bousculée lorsque Katie rentrera un soir avec un gigantesque clébard rapporté de la fourrière, Duke (Eric Stonestreet).

Les deux colocataires qui s’entendent comme chien et chat devront toutefois faire équipe après une dispute qui a mal tourné. Attaqués par une centaine de chats errants, les deux chiens ayant désormais perdu leur collier feront la rencontre d’un lapin diabolique (Kevin Hart) qui commande la gang des animaux abandonnés.

S’ensuit une multitude de poursuites maladroites entre les animaux abandonnés et les domestiqués. Les amis de Max, avec à sa tête l’amoureuse Gidget, partis à sa recherche croiseront celle des frères des gouttières. Retrouveront-ils le confort de leur foyer?

Pas bête
Nombre de films destinés aux enfants les bombardent de minutes moralisatrices. Les belles vertus, c’est bien, mais lorsqu’on écoute un film comme un long monologue parental sur l’amour de l’autre et de soi, on finit par perdre son auditoire.

«Comme des bêtes» base son discours sur l’importance d’aimer son animal de compagnie et de ne pas l’abandonner dans l’action. On épargne ainsi plusieurs dialogues clichés et on comprend mieux, via la colère et la peine des animaux abandonnés, que le geste humain à un impact sur eux.

Avec les pires scores d’abandons d’animaux au Québec après le premier juillet, il est intéressant d’entendre le message que les animaux de compagnie ne sont pas des objets qu’on peut jeter. En même temps, on croise les doigts pour que les parents résistent à la demande de leur enfant d’adopter un petit Max à moins qu’ils souhaitent le garder longtemps.

Mais si on se fie à «Trouver Némo» qui a fait exploser les ventes de poissons-clowns et «Les Tortues Ninja» qui a fait des petites bêtes vertes à carapace un produit dérivé, il va sans dire que les films pour enfants mettant en vedette des animaux agissent à double tranchant.

Ne pas en croire ses yeux
Message à vous, Monsieur, qui en sortant de la salle a lancé: «Au prix que le film m’a coûté, je garde mes lunettes 3D». Sachez que si tous les spectateurs repartent avec leurs montures (inutiles à l’extérieure des salles, soit dit en passant) au lieu de les recycler, le prix de votre billet grimpera certainement.

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