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«Beau Is Afraid»: l’expérience québécoise au service du cinéaste américain Ari Aster 

Joaquin Phoenix dans «Beau Is Afraid».

Beau Is Afraid, le nouveau film du réputé cinéaste américain Ari Aster, a été tourné à Montréal et Saint-Bruno à l’été 2021. À la veille de sa sortie en salle, Métro s’est entretenu avec deux de ses artisan.e.s, membres d’une équipe majoritairement québécoise. 

Lors de la première montréalaise du film, le 18 avril à l’Impérial, Ari Aster, réalisateur devenu rapidement un incontournable du cinéma de genre contemporain avec Hereditary et Midsommar, a déclaré avoir vécu une magnifique expérience avec l’équipe montréalaise qui a su le soutenir tout au long de la production, chaque fois qu’il frappait un mur.  

C’est que Beau Is Afraid n’a pas dû être un film facile à concevoir tant il est original, éclaté, foisonnant et, somme toute, assez fou. 

Sans entrer dans les détails, puisque le film de plus de trois heures est de toute façon difficile à décrire, disons qu’il s’agit de l’épopée cauchemardesque d’un homme paranoïaque, joué par Joaquin Phoenix, qui tente de retrouver sa mère.  

Joaquin Phoenix et Ari Aster durant le tournage à Montréal. Photo: Gracieuseté, Sphère Films

Correspondre à la vision d’Ari Aster 

David Gaucher agissait à titre de superviseur du département artistique sur le film. Il confie à Métro avoir été séduit par le scénario original qui s’éloigne complètement de ceux préformatés des productions sur lesquelles il a l’habitude de travailler, ce qui lui a permis de voir toutes sortes de fantasmagories inédites.  

Mettre son expertise au profit d’un cerveau aussi créatif que celui d’Ari Aster a été pour lui une expérience très stimulante, raconte-t-il. Mais ça ne s’est pas fait sans défi…  

Par exemple, trouver la bonne maison pour tourner une séquence de Beau Is Afraid a été tout un exploit. « Ari Aster a une idée très précise de ce qu’il veut, qu’il imagine dans sa tête, ses prises de vues, ses angles de caméra, etc., et ce, sans égard à la location que l’on trouve ou pas. Il faut trouver la location qui va épouser ce qu’il a en tête. C’était exigeant pour l’équipe, car il était très fixé sur son idée. » 

Toutes les propositions de l’équipe ont été rejetées jusqu’à ce que, finalement, on trouve une maison au style architectural parfait selon les critères du cinéaste, mais moins satisfaisante pour les plans de caméra imaginés. À ce moment, Ari Aster a accepté la maison et s’est laissé inspirer par elle pour s’adapter, raconte David Gaucher. 

Garder le fil 

En tant que scripte sur le long métrage, Elizabeth Tremblay a dû s’assurer que tout soit tout le temps raccord, tout le temps cohérent. Elle a, elle aussi, vécu une expérience riche et pleine de défis. 

« C’est un scénario hyper compliqué. Juste comprendre l’histoire en soi était un défi », raconte celle qui doit justement tout comprendre pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’erreur de continuité.  

Ajoutons à sa tâche que le cinéaste, qu’elle décrit comme quelqu’un de très visuel et réfléchi, a planqué toutes sortes de détails tout au long du film, au point où l’on pourrait le regarder 15 fois et en découvrir encore de nouveaux.  

Heureusement, précise-t-elle, même s’il était demandant, Ari Aster s’est révélé être « une soie, un amour ». 

Ari Aster durant le tournage. Photo: Gracieuseté, Sphère Films

Une équipe expérimentée 

Beau Is Afraid est loin d’être la première production américaine tournée à Montréal. Autant David Gaucher qu’Elizabeth Tremblay sont des gens habitués à ce genre de production.  

« Ça se fait depuis très longtemps. On a développé une expérience à Montréal qui est reconnue à Los Angeles », explique David Gaucher.  

Les Montréalais.es travaillant sur des films américains sont ainsi devenu.e.s comme une petite famille. 

« J’étais avec tous mes amis, c’était une équipe avec laquelle je travaille souvent », ajoute Elizabeth Tremblay. 

Une expérience et un esprit d’équipe qui ont charmé le cinéaste, qui a tenu à venir présenter le film en personne à Montréal pour remercier toute l’équipe. 

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