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Genre du pays: 5 vieux films québ à voir à Fantasia

Fidèle à son habitude depuis une décennie, le Festival Fantasia projette encore cette année une poignée de vieux films de genre québécois, dont deux rendant hommage au réalisateur Claude Fournier, décédé en mars dernier. Métro vous présente ces cinq œuvres oubliées qui méritent d’être vues.

Le Geekois craque les codes de la culture geek québécoise pour vous: bandes dessinées, littérature de l’imaginaire, cinéma de genre, jeux vidéo, jeux de société. C’est par ici.

Cette programmation, joliment nommée «Genre du pays», a été créée par Marc Lamothe, codirecteur général du festival qui dit aimer se promener dans les cinémathèques, retrouver des films perdus et essayer de trouver des copies en bon état pour les diffuser.

«Genre du pays se concentre donc sur des films qui sont boudés, oubliés, négligés ou carrément snobés par l’histoire du cinéma ou les critiques de l’époque», explique Marc Lamothe, ajoutant qu’il trouve important de donner accès à tous ces films.

Alien Thunder (1974) de Claude Fournier

Tourné dans l’Ouest canadien, ce western raconte l’histoire vraie d’un Cri de la Saskatchewan qui a été arrêté par deux gendarmes de la police montée canadienne pour avoir tué une vache dans le but de nourrir sa famille. Après avoir tué l’un des agents en tentant de fuir, le collègue et ami de la victime – joué par Donald Sutherland – se lance à la poursuite du fuyard, aveuglé par un désir de vengeance.

Alien Thunder aurait été très peu vu à l’époque de sa sortie, selon Marc Lamothe. «La compagnie pour laquelle travaillait Claude Fournier, Cinéac, avait eu le mandat de faire un film de fiction qui devait rendre hommage aux 100 ans de la GRC. Claude, étant le nationaliste qu’il est, a fait un film sur la GRC où elle n’a pas le beau rôle», soutient-il en rigolant.

Par ailleurs, le codirecteur général du festival souligne qu’il n’y a pas d’appropriation culturelle dans Alien Thunder, puisque toutes les personnes issues des Premières Nations dans le film sont jouées par des Autochtones.

Un film tout en douceur, baigné par une magnifique photographie.

Les chiens chauds/Hot Dog Cops (1980) de Claude Fournier

Dans cette comédie grivoise – qui met en vedette Daniel Pilon, Gilles Latulippe et Paul Berval – la nouvelle tête dirigeante de la brigade des mœurs d’un poste de police montréalais est piégée par ses policiers plutôt copains-copains avec les malfrats du quartier.

«C’est un acteur porno [Harry Reems, qui a joué notamment dans Deep Throat] qui a approché un jour Claude Fournier, raconte Marc Lamothe. Il voulait s’essayer dans le cinéma plus sérieux, donc il a écrit une histoire un peu rocambolesque d’un policier qui est un peu trop straight, tandis que les autres policiers de sa caserne font tout ce qu’ils peuvent pour le faire tomber.»

Le prix Denis-Héroux (qui souligne la contribution exceptionnelle d’un artisan du cinéma à l’essor du cinéma de genre au Québec) sera remis à Claude Fournier – à titre posthume – et à sa fidèle partenaire Marie-José Raymond, lors de la projection de Alien Thunder le 31 juillet.

«Marie-José a joué dans les films de Claude Fournier, les a scénarisés et produits. C’est aussi avec elle que Claude Fournier a créé le projet Éléphant, rappelle Marc Lamothe. Les deux sont vraiment indissociables et c’était vraiment important pour moi de remettre le prix aux deux.»

Depuis le lancement d’Éléphant en novembre 2008, près de 250 films de fiction ont été restaurés et numérisés dans le cadre de ce projet dont l’objectif est de rendre graduellement accessible l’ensemble des longs métrages de fiction québécois.

East End Hustle (1976) de Frank Vitale

East End Hustle a été tourné à Montréal par Frank Vitale, un réalisateur originaire des États-Unis. Il relate l’histoire d’une call-girl nommée Cindy qui décide de quitter son amant et souteneur et tente par la suite de libérer ses anciennes collègues des griffes de ce dernier. Les choses tournent mal et Cindy opte alors pour la vengeance afin de punir ce proxénète immoral et violent.

«[Frank Vitale] est un Américain, mais il a fait trois films au Canada, explique Marc Lamothe. East End Hustle a été réalisé sans subvention et c’est un bel exemple de film grindhouse qui pourrait se passer à New York. On voit des aspects méconnus de Montréal et l’acting est vraiment excellent.»

Le film avait disparu de la circulation, mais la compagnie Canadian International Pictures l’a récemment restauré en 4K. «Le film va sortir en Blu-ray cet automne. C’est donc une primeur qui sera présentée en présence du réalisateur», précise-t-il.

Gabrielle/Yesterday (1981) de Larry Kent

Mettant en vedette Claire Pimparé (eh oui, la vraie Passe-Carreau!), Gabrielle raconte une histoire d’amour entre une francophone et un anglophone dans le Montréal des années 1960. Il a été réalisé par le cinéaste Larry Kent, à qui le Prix du pionnier canadien sera remis cette année.

«Le film a été un énorme succès à sa sortie, raconte Marc Lamothe. Gabrielle, c’est une version de Love Story, transposée dans l’époque de la guerre du Vietnam et des tensions entre francophones et anglophones.»

Ainsi, même si on apprend certaines choses au sujet de cette période, le film demeure avant tout un mélodrame, précise le codirecteur général du festival, indiquant que c’est un film maladroit, mais avec un «grand cœur».

Evil Judgement (1984) de Claudio Castravelli

Dernier film de cette programmation, Evil Judgement de Claudio Castravelli est un film d’horreur pur jus (de tomates) dans lequel un tueur fou s’improvise juge, jury, et… bourreau! Anecdote intéressante: la chanteuse Nanette Workman fait partie de la distribution de ce film (mais elle se fait assassiner par le tueur).

Une restauration 4K de ce film, effectuée par Vinegar Syndrome, est présentée en première mondiale au Festival Fantasia.

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