Entrepreneuriat

WEB-RECYC: un «Tinder» pour recycler ses vieilles briques

Il est désormais possible de donner ou d’acheter des briques usagées sur Internet, par l’entremise de la plateforme WEB-RECYC. La plateforme, première du genre au Québec, permet de jumeler les gens de la région de Montréal qui veulent se départir de leurs vieilles briques avec celles qui sont intéressées à les acheter.  

«C’est un genre de Tinder pour les travaux», lance le président de BRIQUE-RECYC, entreprise derrière WEB-RECYC, Tommy Bouillon, lors du dévoilement de la plateforme, lundi.

Quand il y a «un match parfait» entre le donateur et l’acheteur, WEB-RECYC envoie des caissons spécialisés de couleurs vertes sur le lieu de démolition pour récupérer les briques, explique M. Bouillon. Les briques sont ensuite recyclées par BRIQUE-RECYC dans un centre de traitement. L’entreprise de Verdun a lancé en 2021 une nouvelle technologie permettant de nettoyer une brique usagée en moins de 10 secondes pour qu’elle puisse être réemployée. Les briques nouvellement regarnies peuvent être par la suite cueillies ou livrées aux acheteurs.

Par ailleurs, pour chaque don de briques d’une valeur de 500$ ou plus, Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ), organisme également derrière le projet, émettra un reçu de charité pour fins d’impôt.

Les Montréalais ont le compost, le recyclage et les poubelles. Maintenant ils ont les caissons verts [WEB-RECYC].

Tommy Bouillon, président de BRIQUE-RECYC

Plaidoyer pour l’économie circulaire

Si la brique est en bon état, 90 % de la brique peut être réutilisé plutôt qu’enfoui, souligne le directeur général d’ASFQ, Benoit Demers. À titre indicatif, une façade de duplex équivaut environ à 4000 briques, précise-t-on dans un vidéo explicatif présenté lors du lancement.

WEB-RECYC permet à la fois de réduire les GES, de préserver notre patrimoine bâti, et diminuer les quantités «gigantesques» de résidus de construction, rénovation et démolition qui sont enfouies, se réjouit la responsable de la transition écologique et de l’environnement au comité exécutif de la Ville de Montréal, Marie-Andrée Mauger. Le secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition produit 41 % des matières résiduelles générées au Québec, précise-t-elle.

Le seul site d’enfouissement du Grand Montréal va atteindre sa pleine capacité en 2027, souligne-t-elle. «On doit redoubler d’efforts pour réduire la cadence à laquelle on enfouit des matériaux».

«Cette solution, elle permet de contrer les coûts de transports, de garder cette brique, qui souvent a été fabriquée ici au Québec, et de lui redonner une nouvelle vie», affirme la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau.

«Ça permet de réduire les coûts de constructions, alors qu’on sait à quel point il est important de construire plus, et de continuer à bien construire», résume-t-elle.

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