Plusieurs salariés ont le caquet bas ces temps-ci… C’est qu’ils commencent à réaliser qu’il n’y aura pas de party de Noël cette année comme par les années passées.
«Les rituels, c’est important dans la vie des organisations, assure Julie Carignan, CRHA, psychologue organisationnelle chez Humance. Les fêtes d’arrivée, de départ et les partys de Noël sont des moments que les employés attendent avec impatience, où on apprend à se connaître autrement que par les tâches de travail.»
À ces occasions, «on collectionne des souvenirs pour le reste de l’année, du genre »te souviens-tu de l’année dernière, au party de Noël…” Et c’est bon pour le climat et l’ambiance de travail», poursuit Mme Carignan.
Les risques de remettre à l’an prochain
Avis aux patrons qui seraient tentés de remettre le party à l’an prochain, cela risque de démotiver les troupes, surtout à la fin d’une année particulièrement éprouvante.
En ne faisant rien cette année, pas même en mode virtuelle, on brise un rituel qui a sa place, rappelle Mme Carignan.
Il est possible de prévoir quelque chose malgré le contexte de la pandémie, car les célébrations de fin d’année sont un moyen de reconnaissance pour les efforts consentis au cours des 12 mois écoulés.
«On peut faire beaucoup de choses avec Zoom, c’est facile de travailler avec cette plateforme. On peut organiser des partys allant de 20 à 1 500 personnes», confirme Benjamin Phaneuf, président du Groupe Phaneuf, qui célèbrera son 25e anniversaire de fondation l’an prochain.
Exemple fictif d’un party à 50 000$
Questionné à savoir ce qu’il est possible d’obtenir avec un budget de 50 000$, M. Phaneuf mentionne un événement de 90 minutes pour environ 1 000 personnes. De manière détaillée, le client obtiendra les services d’un animateur ainsi qu’une prestation en direct d’une ou de plusieurs personnes et des capsules humoristiques préenregistrées.
Le party de Noël est une occasion de partage qui donne de la profondeur aux relations de travail.» – Julie Carignan, CRHA, psychologue organisationnelle chez Humance.
«On peut procéder à des échanges de cadeaux virtuels, il y a des plateformes qui offrent ce service. Dans ce cas, le défi est d’avoir à faire plaisir à quelqu’un qui n’est pas une proche», illustre Mme Carignan, d’Humance.
«Un de mes clients a passé une commande auprès d’une chaîne de restaurants pour que tout le monde reçoive son repas à la maison, pour souper ensemble au même moment, chacun chez soi. L’objectif est de créer un effet wow», expose Mme Carignan.
Prévoir un déroulement
Idéalement, le party virtuel 2020 ne devrait pas dépasser deux heures, conseille-t-elle. Au-delà de deux heures, ça devient lourd, la fatigue s’installe.
La direction peut aussi organiser une fête virtuelle, des jeux, des jeux-questionnaires où on apprend à se connaître. Il faut prévoir une suite d’événements, y allant du mot de bienvenue au point d’orgue final, que ce soit un spectacle, une prestation ou autre.
«Il ne faut pas hésiter à aller chercher des spécialistes de l’organisation de fêtes virtuelles, car on risque d’être réuni sur zoom et de devoir improviser. Le risque que l’événement tombe à plat est grand.»
«Il faut prévoir le déroulement de la soirée, confirme Nadia Champagne, de NC2 Événements, même si cette année, c’est particulier. Mais c’est notre nouvelle réalité, que voulez-vous…»
On dirait que l’entrepreneure a senti le vent tourner, car il y a quelques semaines à peine, NC2 et Creativ Nation ont investi dans la construction de trois studios permanents équipés de régie. Des techniciens professionnels s’occupent que tout roule.
«Par exemple, ajoute l’entrepreneure, on peut avoir un magicien, un humoriste ou un mixologue en ligne qui invite les gens à faire un cocktail avec lui. Ça n’a pas besoin d’être long pour être le fun.»