Le meilleur moyen pour prévenir les fraudes est d’en parler, croit Francine Laurin, vice-présidente au Groupe Banque TD, qui se dit étonnée du grand sentiment de vulnérabilité engendré par la pandémie.
L’isolement s’avère un terreau fertile pour les abus et les fraudes diverses. Des gens isolés, qui n’ont pas vu personne depuis des moins ou encore des aînés sensibles aux appels d’«amis» dont ils n’ont pas eu de nouvelles depuis longtemps constituent des cibles parfaites. Et faciles.
Comment se protéger et veiller sur ses proches?
C’est simple et complexe à la fois, car il faut éduquer les gens, faire connaître les risques, rappeler les conseils de sécurité, questionner ses proches et demeurer informé quant aux dernières attrapes à la mode…
«Honnêtement, croit Mme Laurin, ce qui fonctionne le plus, c’est le partage [des mauvaises expériences] avec ses amis, sa famille. ll y a une certaine honte à avouer qu’on s’est fait avoir financièrement… Dire à la personne qu’elle est loin d’être la seule [à être tombée dans le panneau] peut faire en sorte d’être moins gêné d’en parler, de dire que ça nous est arrivé à nous aussi…
Des signalements essentiels
Tout acte frauduleux doit être signalé à son service de police local, rappelle la Sureté du Québec. La fraude est un acte criminel. Qu’elle soit commise sur internet, par téléphone, par texto ou en personne, elle doit être signalée le plus tôt possible aux policiers et au Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501.
Mettre les fraudeurs K.-O.
Connaître les stratégies courantes des arnaqueurs permet de les identifier et, ultimement, de les déjouer.
Faire appel aux sentiments. Ils passent par les sentiments des personnes et savent comment aller chercher ses bons sentiments, sa compassion.
Se croire à l’abri. Les gens se croient souvent invulnérables, pensant qu’il est impossible qu’on les arnaque, qu’on les vole parce qu’ils se méfient.
Fausse promesse. «Non, non, je connais bien cette personne. Et elle ne me ferait jamais ça… Elle va me remettre l’argent dans une semaine. Elle me l’a promis…»
Des ressources pour vous aider
Dans le cadre du Mois de la prévention de la fraude, le gouvernement du Canada a mis en ligne des conseils, des ressources et affiches à imprimer en plusieurs langues pour informer la population quant aux risques de certaines pratiques, dont une vise spécifiquement les arnaques.
Mars, le mois contre la fraude
Jusqu’au 31 mars, c’est la 17e édition du Mois de la prévention de la fraude dont le thème cette année est Flairez l’arnaque.
Voici quelques types de fraude:
- Le vol et la fraude d’identité
- La fraude par cartes de paiement (crédit ou débit)
- La fraude du «paiement urgent»
- La contrefaçon des billets de banque
- L’arnaque amoureuse
- L’arnaque bancaire
Apprenez-en plus sur ces arnaques courantes et sur ce que les fraudeurs peuvent apprendre en fouillant sur les médias sociaux ici.
«Comment ça va?»
Cette question, simple en apparence, peut permettre de lever le voile sur des situations difficiles, entraîner une vraie conversation sur enjeux de solitude ou de détresse, voire de honte, au sujet de conversations avec des personnes «rencontrées» sur internet, conseille Francine Laurin, vice-présidente au Groupe Banque TD.
Osez demander à vos proches des questions comme:
- «Avez-vous des gens qui vous appellent et que vous ne connaissez pas?»
- «Vous a-t-on demandé de fournir des informations personnelle ou bancaires au téléphone?»
- «Avez-vous fait la connaissance de nouvelles personnes sur Internet récemment ?»
- «Avez-vous été contactés par des inconnus?»
Aborder des éléments délicats est plus aisé à faire en personne qu’au téléphone, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le faire. En personne, on peut voir si elle hésite, rougit, s’embrouille ou répond trop vite.
«Questionnées par leur famille, ces personnes pourraient répondre “C’est mon amie, je l’ai rencontrée sur Internet”. Faut se rappeler que ces gens-là sont des pros, c’est leur profession d’arnaquer les gens, ils gagnent leur vie grâce à cela», rappelle Mme Laurin.
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Nombre de signalements de fraude liée à la COVID-19 au Canada entre mars 2020 et février 2021. Elles ont fait 11 789 victimes et entraîné des pertes de 7,2 M$.
Source : Centre antifraude du Canada