Dans la jungle ou à travers de vastes plaines dorées, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de monter à cheval pour de splendides balades. Je n’aurais ainsi jamais cru que ce serait en Mauricie, à Saint-Boniface, que je vivrais ma rencontre la plus émouvante avec des chevaux et leur gardien.
André Hould est sans aucun doute le cowboy le plus magnétique que j’aie jamais rencontré. Il suffit de le regarder travailler pour constater qu’il est totalement en symbiose avec ses bêtes. Pas étonnant quand on sait qu’il monte à cheval depuis l’enfance et qu’il a longtemps travaillé dans de grands ranchs de l’Ouest canadien.
Pour parfaire son art et en apprendre plus sur la relation de confiance qui peut exister entre homme et cheval, il a même suivi une formation avec Buck Brannaman, l’entraîneur de chevaux qui a inspiré le film L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.
«Comme nous, les chevaux ont une bulle personnelle dont la grandeur varie, nous explique André alors que nous sommes assis sur la clôture entourant le round pen (ou enclos rond) de son large domaine. Le but est de créer un lien avec le cheval, d’essayer d’établir une connexion physique avec la bête semblable à celle qu’il avait petit avec la jument.»
S’il n’y a rien de spirituel dans son approche (il insiste), son travail et sa méthode sont pourtant basés sur l’énergie. Avant même de monter en selle, il faut que cavalier et cheval partagent la même énergie.
«C’est dans l’attitude que je vais l’avoir, ajoute André en regardant son cheval droit dans les yeux. C’est de cette façon que mon cheval va avoir envie de faire ce que je lui demande.»
Le regard du cowboy est doux, sa voix posée et son corps entièrement engagé vers l’animal. Le voir créer ce lien avec son cheval est infiniment touchant. Lorsque ses commandes ne sont pas vocales, il passe par la gestuelle, le regard et, oui, l’énergie!
C’est cet échange rempli d’émotions qu’il désire faire vivre aux visiteurs de son ranch baptisé Des sabots et des ailes (sa conjointe, Danielle Carpentier, est apicultrice). Si une grande partie de l’activité «Murmurer à l’oreille des chevaux» se passe sur la terre ferme, cette expérience de connexion, je vous l’assure, vaut mieux qu’une dizaine de randonnées à cheval.
C’est rapidement à mon tour de me placer au centre du round pen pour tenter de transmettre par mes mouvements, mon énergie, mon regard et mes contractions abdominales (oui!) mes désirs et mes commandes à Chocolat, mon superbe cheval.
«Imagine qu’une corde te relie au cheval, me lance André. Va vers lui pour le remercier et le flatter lorsqu’il fait ce que tu lui demandes. Relâche la commande lorsqu’il l’exécute bien. Ne dépasse jamais ses épaules ni avec ton corps ni avec ton regard lorsqu’il court.» Ses instructions sont claires et aussi empreintes de fermeté que de bonté. Chocolat et moi nous savons entre bonnes mains. J’aurais envie de passer la journée ici, en leur compagnie, parce que je sens naître entre nous cette énergie propre aux rencontres éloquentes de sincérité.
L’expérience se termine par une balade à cheval dans les plaines du domaine aux couleurs de l’Irlande, jusqu’à cette forêt où se trouve une soixantaine de veaux que nous devons rassembler et guider vers le ranch. Exaltée, j’ai impression de me retrouver soudainement dans un film. Puis, vient le sentiment du travail accompli alors que nous refermons les clôtures entourant le troupeau bien rentré à la maison. Tout cela un peu grâce à moi, l’apprentie cowgirl qui a appris à murmurer à l’oreille des chevaux.
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