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À table

Le monde bourdonnant de l’apiculture

Si les abeilles sont des insectes qui vivent simplement en protégeant instinctivement leur ruche et leur reine, le monde apicole, lui, est beaucoup plus complexe. Afin de le faire découvrir, la ferme Intermiel ouvre chaque jour ses portes pour présenter au public cet univers bourdonnant.

Pionniers en agrotourisme au Québec, la famille Macle, propriétaire d’Intermiel depuis 1976, a ouvert ses portes au public en 1991. Aujourd’hui, les visites sont un incontournable de la ferme apicole. L’occasion de découvrir les installations, de comprendre le monde des abeilles et de faire frétiller ses papilles. Et de voir quelques-unes des 6 500 ruches de la famille Macle, qui regorgent d’un nectar sucré et qui sont gérées par des «ouvrières» dévouées. Métro a eu l’occasion de se rendre à Mirabel. Visite au royaume des abeilles.

Treize heures tapantes, et une vingtaine de personnes sont prêtes à pénétrer au sein d’un univers méconnu. Notre animateur entomologiste, Victor Vermette, Victor l’«insecteur», comme il se présente, travaille chez Intermiel depuis 10 ans. Sa connaissance de l’apiculture et son amour inconditionnel de ces travailleuses jaune et noir sont fascinants… presque contagieux. Pendant près de deux heures, rôle, anatomie, diversité alimentaire des abeilles, et jusqu’à l’extraction du miel, sont exposés par le professionnel.

La visite de la ferme, qui emploie près de 40 employés, dont 8 apiculteurs, débute par la sensibilisation du grand public aux problèmes des ruches et du dépeuplement des abeilles. «On constate depuis une dizaine d’années une baisse de la population des abeilles. Parfois, au printemps, on constate que 60 % de la colonie est morte pendant l’hiver», interpelle-t-il. Le responsable de cette perte? Le pollen contaminé par les pesticides. «Les semences enrobées font des ravages chez les abeilles», annonce Victor. Ce qui engendre une baisse de la production de miel.

Vêtu de sa vareuse, Victor emboucane une ruche afin d’occuper les abeilles. À l’intérieur de cette ruche, considérée comme petite, une demie-douzaine de plaques de cire bourdonnent d’environ 5 000 abeilles.

Les ouvrières travaillent ardemment toute leur – courte – vie. De la ponte jusqu’à l’éclosion, les ouvrières – elles portent à merveille leur nom – travaillent sans relâche. Durant les 20 derniers jours de leur vie, leur ultime besogne consiste à butiner pour produire trois précieuses gouttes de miel. Un vrai nectar! «Le travail de l’apiculteur est de vider les ruches le plus souvent possible pour inciter les abeilles à aller butiner», explique Victor. Le miel récolté sera, quant à lui, filtré pendant la saison hivernale.

Contrairement à certains apiculteurs, qui mélangent du miel importé d’Argentine au leur, Intermiel peut se vanter de fabriquer des produits et des sous-produits tous certifiés 100 % Québec. L’heure est venue de réveiller nos papilles!

La visite s’achève par une dégustation. La ferme apicole de Mirabel possède un vaste éventail de miels non pasteurisés : pommes, bleuets, canneberges, trèfle, verger d’or, fleurs sauvages, sarrazin, framboises, tilleul, luzerne et, certaines années, on peut même se régaler d’une variété au melon.

«La pasteurisation est une invention du monde de la consommation pour rassurer les gens, lance Victor. Mais si on pasteurise le miel, il perd toutes ses vertus. Le miel est un antiseptique, un cicatrisant et un tonifiant», ajoute-t-il. Et pour nous désaltérer, on nous amène dans la distillerie, où nous savourons huit variétés d’hydromel et de boissons artisanales de la maison. Nos papilles se régalent! La devise de la maison est respectée : «C’est une fête pour les cinq sens!»

Nectar des dieux et autres alcools

Depuis 1990, la ferme apicole Intermiel transforme un quart de sa récolte de miel pour produire de l’hydromel. «Mon rêve serait de transformer la totalité de la production en alcool», confie Viviane Macle, propriétaire d’Intermiel.

Considérée comme l’une des premières boissons alcoolisées que l’homme ait savouré, le «nectar des dieux», comme on la surnomme, est une boisson fermentée à base d’eau et de miel. Ce sont au total huit hydro­mels qui sont fabriqués par la famille Macle.

Et puisqu’elle a diversifié ses produits, grâce à 15 000 entailles d’érable et 600 pommiers, la ferme apicole de Mirabel fabrique deux sortes de boisson à l’eau de vie d’érable et deux variétés de cidre de glace.

Distribués à la SAQ partout au Québec, les Macle ont vu plus grand en exportant leurs boissons aussi loin qu’au Japon.

Le saviez-vous?

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