Le repas gastronomique français, les climats du vignoble de Bourgogne, mais aussi les coteaux, maisons et caves en Champagne… Les bistrots et les terrasses de Paris seront-ils les prochaines spécificités tricolores à être protégées par le patrimoine immatériel de l’UNESCO? La Mairie de Paris a décidé d’appuyer cette candidature en remettant la médaille de la Ville à cent professionnels de bistrots.
La Mairie de Paris organise le 30 janvier une cérémonie intitulée «Paris célèbre ses bistrots». Cent bistrotiers seront conviés et recevront la médaille de la Ville, et notamment les Maîtres restaurateurs. L’Association Française des Maîtres Restaurateurs y participera en tant que membre fondateur de l’association pour l’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO de la tradition et de l’art de vivre des bistrots et terrasses de Paris. Cette distinction peut être interprétée comme un coup de pouce de la Mairie de Paris pour appuyer le dossier auprès de l’instance internationale.
Pour être médaillés, les professionnels devaient répondre à plusieurs critères, à savoir tenir une restauration en continu, proposer un comptoir sur lequel il est possible de manger, appliquer une amplitude horaire large et proposer des prix accessibles, un lieu à taille humaine ou encore organiser des animations culturelles ou musicales. Les lauréats se situent dans tous les arrondissements de la capitale, et sont aussi bien d’anciennes adresses que des cafés modernes.
L’Association pour l’inscription au patrimoine immatériel des bistrots et des terrasses de Paris pour leur art de vivre s’est constituée fin 2017 pour faire reconnaître les terrasses, les bistrots et les cafés de la capitale comme des «creusets culturels» et des lieux populaires, où toutes les catégories sociales se mélangent. La chambre de commerce et d’industrie de Paris a participé à la création de cette formation, tout comme des acteurs en province, à l’image de la maison de vins de Bourgogne Joseph Drouhin ou Inter Beaujolais, qui représente les vignerons du Beaujolais. D’ailleurs, une cuvée spéciale du dernier Beaujolais Nouveau avait été consacrée en novembre dernier en soutien à cette candidature.
Le dossier de candidature a été envoyé au ministère de la Culture, qui choisira de le présenter ou non à l’Unesco d’ici mars prochain. Cafés et bistrots parisiens espèrent être reconnus autant que la baguette de pain ou encore les parfums de Grasse. De son côté, l’Unesco prendra une décision à la fin de l’année, sinon début 2020.