Des chercheurs américains ont trouvé qu’une alimentation faible en nutriments pouvait être associée à un risque accru de développer des troubles de la santé mentale.
Cette étude menée par des scientifiques de la Loma Linda University School of Public Health californienne a analysé des données concernant 245 891 personnes collectées par téléphone entre 2005 et 2015. Les questionnaires comprenaient des informations approfondies sur les données socio-démographiques, sur la santé et les comportements face à la santé de chaque participant.
Leurs résultats, repris par l’International Journal of Food Sciences and Nutrition, ont montré que les adultes qui consommaient moins d’aliments dits «sains», moins de fruits et légumes, et plus de frites, de malbouffe et de soda, étaient plus susceptibles de rapporter des symptômes de trouble psychologique modéré ou sévère que les personnes qui privilégiaient une alimentation plus équilibrée.
Leurs résultats restaient avérés même après avoir pris en compte des facteurs tels que l’âge, le genre, le statut marital et le niveau de revenu.
Le principal auteur, Jim E. Banta, a commenté ces résultats en notant qu’ils s’inscrivaient dans la lignée d’études précédentes menées dans d’autres pays, qui avaient déjà trouvé un lien entre une mauvaise alimentation et des maladies mentales.
Par exemple, une forte consommation de sucre avait déjà été reliée à certains troubles bipolaires, et les aliments frits avaient été associés à la dépression.
Le professeur Banta a ajouté que leurs nouveaux résultats ne pouvaient cependant pas établir de lien de cause à effet entre une mauvaise alimentation et des maladies mentales et que de plus amples recherches étaient encore nécessaires. En revanche, l’équipe de chercheurs a tenu à noter que cette étude offrait «des preuves additionnelles que les pratiques cliniques et les pouvoirs publics devraient plus explicitement viser à améliorer la qualité de l’alimentation chez les personnes souffrant de troubles de la santé mentale.»
«D’autres études comme celle-ci pourraient avoir de fortes implications sur les traitements de médecine comportementale», a précisé le professeur Banta. «Le temps est peut-être venu de plus s’intéresser au rôle de l’alimentation par rapport à la santé mentale, parce que des choix d’alimentation saine pourraient contribuer à une bonne santé mentale. De plus amples recherches sont nécessaires avant de pouvoir répondre définitivement, mais les preuves semblent aller dans cette direction.»